Léger redressement du moral des entreprises en février

Lentement, lentement, le moral des chefs d'entreprises français se redresse. Selon l'enquête mensuelle de conjoncture dans l'industrie publiée mercredi matin par l'Insee, l'indicateur synthétique est passé de 91 (révisé) en janvier à 92 ce mois-ci. Il revient ainsi près de son niveau de 93 de septembre et octobre derniers, en redressement sensible par rapport au plus bas de 89 touché en novembre sous l'effet des attentats et de la guerre en Afghanistan."Les chefs d'entreprise interrogés en février indiquent que la conjoncture industrielle s'améliore lentement", précise l'Insee, qui souligne que le rythme de la production a cessé de diminuer. La fragilité de ce redressement est cependant manifeste. Ainsi, "les perspectives personnelles de production pour les trois prochains mois dans l'industrie manufacturière se stabilisent à un niveau encore bas, et les carnets de commandes globaux et étrangers restent très dégarnis", souligne l'institut. Mais globalement, "la remontée des perspectives générales de production amorcée en novembre se poursuit, traduisant une amélioration progressive du climat général".C'est dans les biens intermédiaires et l'automobile que les industriels se montrent les plus optimistes, tablant sur un redressement de l'activité dans les mois à venir. Dans les biens d'équipement et les biens de consommation, en revanche, les carnets de commande se dégarnissent, et les industriels n'anticipent pas d'amélioration rapide de leur activité.Cette amélioration globale de la confiance des entreprises, même si elle demeure modeste, va dans le même sens que l'évolution du climat des affaires en Allemagne, marqué hier par la forte remontée de l'indice Ifo (lire ci-contre). Autant d'éléments qui laissent espérer une reprise de l'activité des entreprises dans le courant de l'année dans les deux plus grandes économies de la zone euro.L'enquête publiée ce matin par l'Insee ne permet pas en revanche de tabler sur une reprise rapide, ce qui pourrait nourrir les inquiétudes quant au niveau de la croissance que pourra atteindre la France en 2002. Avec la contraction de 0,1% enregistrée par le produit intérieur brut français au dernier trimestre de 2001, selon les premières estimations de l'Insee, la croissance de l'année dernière s'est trouvée ramenée à 2%. Et l'objectif officiel d'une croissance de 1,5% en 2002 n'est pas gagné d'avance. Un des facteurs pesant sur la croissance cette année sera la baisse des investissements des entreprises: selon les dernières prévisions, les industriels prévoyaient de réduire leurs investissements de 3% en 2002. L'enquête de conjoncture d'aujourd'hui ne laisse pas espérer une amélioration à cet égard.Pour Emmanuel Ferry, économiste chez Exane, l'enquête d'aujourd'hui délivre donc "un message en demi-teinte qui devra être affiné le mois prochain. L'environnement perçu par les industriels apparaît en très nette amélioration. Mais si la demande étrangère ne confirme pas les espoirs exprimés dans le retournement des perspectives générales, le mouvement de restockage mondial sera insuffisant pour ré-enclencher un nouveau cycle de croissance robuste." Analyse similaire chez Nicolas Claquin, du CFF, qui, s'appuyant sur la situation des carnets de commandes et des perspectives personnelles de production, considère qu'il semble "acquis que le 1er trimestre ne sera pas celui de la reprise et que celle-ci devra attendre encore quelques mois. Nous maintenons notre prévision d'une croissance de 0,8% en France cette année", conclut-il.latribune.f
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