"Prudence sur les cycliques si les taux courts remontent"

La Tribune - Quel impact la remontée des taux aura-t-elle sur les marchés d'actions ?Alain Pitous - Traditionnellement, il y a une influence quasi mécanique. Actuellement, le mouvement sur les taux reste néanmoins limité. Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale a changé de biais mais elle ne devrait, d'ici à juin, rien faire de plus que revenir à la situation d'avant le 11 septembre. En Europe, on observe quelques tensions sur les taux longs, toutefois ils ne sont remontés que de 0,3 % à 0,4 % depuis début 2002. Ce n'est donc pas encore déterminant. D'autant que les marchés obligataires ne sont pas aussi étroitement corrélés avec ceux d'actions que par le passé.Pour quelles raisons ?Le problème est différent des deux côtés de l'Atlantique. Aux Etats-Unis, les sociétés ont une forte proportion d'endettement à court terme et elles souffrent donc d'une remontée des taux courts. En revanche, les sociétés européennes s'endettent plutôt à long terme. Dans leur cas, c'est plus le volume de la dette que le niveaux des taux qui inquiète. D'autre part les valorisations des marchés actions ont depuis quelques mois été marquées par la correction des excès du passé et les problèmes de confiance des investisseurs. Enfin pour nous, l'analyse dynamique est plus déterminante : mieux vaut privilégier l'allure de la courbe et son évolution plutôt que le niveau instantané des taux.Quels secteurs peuvent pâtir ou profiter d'une hausse des taux ?Dans l'hypothèse très probable d'une remontée des taux courts, nous sommes plus prudents sur les valeurs cycliques. D'autant qu'elles ont déjà bien rebondi. Du côté des financières, les bancaires profitent de l'écart, encore large, entre taux courts et taux longs et seraient donc pénalisées par une hausse des taux courts. Mieux vaut arbitrer au profit des assurances, comme Axa. Hormis pour les opérateurs de télécommunications (très endettés) l'aplatissement de la courbe des taux devrait être favorable aux TMT comme Alcatel. Enfin, des défensives comme les pharmaceutiques ou L'Oréal sont peu pénalisées, sur courte période, par la hausse des taux. Nous n'anticipons cependant pas de tensions suffisantes pour justifier un retour sur ce type de valeurs.Propos recueillis par Olivier Decarre
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