Le moral des Américains en chute libre

Première statistique d'une semaine chargée en données conjoncturelles, la publication de l'indice de confiance des consommateurs du Conference Board confirme un peu plus le scénario d'une reprise chaotique et lente aux Etats-Unis. Certes, les économistes s'attendaient à un repli de l'indice mais ils étaient sans doute loin d'en imaginer l'ampleur. En octobre, l'indice s'est replié de 14,3 points, tombant à 79,4, soit son plus bas niveau depuis... novembre 93, en pleine récession. Même au lendemain des attaques du 11 septembre 2001, le moral des Américains avait mieux résisté.Lynn Franco, économiste du Conference Board, avance trois facteurs pour expliquer cette chute vertigineuse de la confiance des ménages : "la faiblesse du marché du travail, la crainte d'une intervention militaire en Irak et le déclin prolongé des marchés financiers ont clairement affecté la vision qu'ont les Américains, à la fois de leur situation actuelle et de l'avenir". On peut ajouter à ces éléments l'impact psychologique de l'affaire du "tueur de Washington". "Les perspectives pour les ventes au cours de la période des fêtes sont désormais plutôt mornes", conclut Lynn Franco.Même si la corrélation entre confiance et dépenses des ménages n'est pas strictement vérifiée, ces chiffres sont porteurs d'interrogations. La consommation, qui représente deux tiers du PIB aux Etats-Unis, est actuellement le dernier moteur de la croissance puisque les entreprises n'ont toujours pas repris le chemin de l'investissement. Mais les ménages, de plus en plus inquiets quant à l'évolution de l'emploi, comme le révèle l'enquête du Conférence Board, vont-il continuer à jouer le jeu ? Les marchés financiers en doutent (lire ci-contre). En fin d'après-midi à Wall Street, Dow Jones et Nasdaq cèdent respectivement 1,71% et 2,22%. Quant au CAC 40, il est retombé sous les 3.000 points, perdant en clôture 4,99%. Cette dégradation du moral des ménages conforte ceux qui pronostiquent, pour les trois derniers mois de l'année, une croissance faible aux Etats-Unis. Les chiffres du troisième trimestre, publiés jeudi, devraient quant à eux faire ressortir une augmentation du PIB de l'ordre de 3,7%. Cet affaiblissement de l'activité pourrait inciter la Réserve fédérale américaine à baisser le loyer de l'argent lors de la réunion de son comité de politique monétaire la semaine prochaine.
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