Erste Bank bénéficie de sa stratégie d'implantation à l'Est

Alors que les économies allemandes et autrichiennes stagnent et risquent d'être encore touchées par les conséquences des inondations, la première banque de détail autrichienne Erste Bank profite de ses acquisitions en Europe centrale. Le groupe viennois a ainsi annoncé une hausse de 2,8% de son bénéfice net au premier semestre 2002 par rapport à la même période de l'an dernier, à 110,9 millions d'euros. Le bénéfice opérationnel bondit, quant à lui, de 84,5% à 579,8 millions d'euros. Ces bons chiffres reflètent surtout la consolidation, pour la première fois, de la filiale tchèque de Erste Bank, Ceska Sporitelna. Cette dernière a vu son bénéfice semestriel quadrupler en un an à 2,99 milliards de couronnes tchèques (94 millions d'euros). A périmètre constant, les résultats de Erste Bank sont moins réjouissants, mais restent très corrects dans le contexte économique actuel des pays germaniques. Son bénéfice net a certes reculé de 3% sur un an au premier semestre, mais on reste loin de la baisse de 27% du bénéfice net annoncée par son principal rival autrichien Austria Bank.Il faut dire que la situation économique du pays de Mozart est particulièrement critique. Seul membre de l'Union européenne à avoir connu en 2001 une vraie récession, l'Autriche peine à renouer avec la croissance alors que l'économie de son principal partenaire, l'Allemagne, stagne. Erste Bank a donc dû passer de nombreuses provisions pour créances douteuses. Au premier semestre 2002, ces provisions étaient ainsi supérieures de 71% à celles du premier semestre 2001, à 183,5 millions d'euros. Il est vrai que, comme en Allemagne, l'Autriche est particulièrement touchée par les faillites. Erste Bank bénéficie donc pleinement de sa politique d'implantation en Europe centrale et de réductions de coûts drastiques qu'elle y opère. Il est vrai que des pays comme la République tchèque, la Slovaquie ou la Croatie ne connaissent pas encore le même ralentissement économique qu'en Europe occidentale. Le président de Erste Bank, Andreas Treichl, peut donc se réjouir de la pertinence de la stratégie du groupe ; et il prévoit pour l'ensemble de l'année un résultat net supérieur à celui de 2001. Voyant plus loin, le président du groupe a indiqué son ambition de devenir le leader du marché de la banque de détail en Europe centrale. "Nous sommes parfaitement positionnés" pour relever ce défi, a-t-il ajouté.Seule ombre au tableau, Erste Bank est sous le coup d'une condamnation de Bruxelles pour "entente illégale" au sein du "club lombard" (lire ci-contre). L'amende pourrait atteindre 37,7 millions d'euros pour l'établissement autrichien qui a cependant fait appel de la décision de la Commission européenne. Cette épée de Damoclès et le doute sur la croissance allemande - et donc autrichienne - après le chiffre de la Bundesbank hier (+0,25% de croissance seulement outre-Rhin au deuxième trimestre) ont fait fuir les investisseurs, malgré ces bons résultats. A Vienne, le titre reculait de 3,91% à 60 euros à la clôture.
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