L'Europe sans inflation, mais aussi sans croissance

Conformément à sa première estimation, Eurostat a confirmé que le taux d'inflation de la zone euro s'est établi en juillet en dessous des 2% annuels à 1,9% en juillet, contre 1,8% en juin. Certains économistes craignaient que le chiffre final du mois de juillet en Allemagne, fortement révisé à la hausse (+0,3% à la place de 0,1%) ne fasse repasser le taux européen au-delà des 2% annuels. Il n'en est rien, en dépit du poids de l'Allemagne dans le calcul européen (31% environ). En effet, dans dix pays sur douze, le taux d'inflation mensuel est en baisse parfois forte. C'est le cas en Grèce (-2%), en Belgique (-1%) ou est en Espagne (-0,7%). La France a également connu en juillet une baisse des prix de l'ordre de 0,2% sur un mois. Dans l'ensemble de la zone euro, la baisse mensuelle des prix est de 0,2% et six pays ont désormais un taux d'inflation annuel inférieur à 2%. Cette baisse des prix en juillet s'explique d'abord par le phénomène des soldes dans la plupart des pays de la zone. Le prix des articles d'habillement est ainsi en recul de 4,6% sur un mois. Certes, certains autres secteurs, comme les équipements ménagers sont touchés par une baisse des prix (-0,2% mensuel) due en partie à un affaiblissement de la demande. Mais ce phénomène est encore limité et la zone euro ne semble cependant pas menacée, dans l'immédiat, par la déflation.L'évolution de la zone euro semble donc ressembler de plus en plus à celle des Etats-Unis. L'inflation, vers qui tous les regards se tournaient voici quelques mois, ne semble plus être la préoccupation majeure des observateurs. Elle est désormais sous contrôle et se stabilise autour des 2% prévus par le traité de Maastricht. Le réel danger est bien désormais, comme outre-Atlantique, celui d'un net affaiblissement de la croissance.Ce risque a d'ailleurs été renouvelé en milieu de journée en Allemagne. Alors que le chiffre de la croissance pour le deuxième trimestre devrait être connu jeudi, la Bundesbank ne prévoit qu'une faible hausse du PIB allemand de 0,25% sur cette période. Pour la fédération bancaire BDB, le ralentissement devrait être encore plus prononcé puisque sur l'ensemble de l'année la croissance allemande ne devrait être que de 0,5%. La DBD prévoyait jusqu'ici 1% de croissance annuelle outre-Rhin. Selon la DBD, la croissance "va se poursuivre sans vraiment gagner en vitesse". La fédération bancaire craint même que "l'économie de la zone euro ne tombe en récession". C'est cette crainte qui a d'ailleurs récemment entraîné une prise de conscience des risques portant sur l'activité au sein de la zone euro.
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