Qwest admet de nouvelles irrégularités comptables

Bis repetita... "L'affaire" Qwest ressemble de plus en plus au scandale WorldCom. Comme l'ex-deuxième opérateur longue distance américain, le troisième opérateur local des Etats-Unis, qui a avoué en juillet avoir gonflé son chiffre d'affaires en 2000 et 2001, "découvre", au fil de l'enquête, que la fraude a été plus grave encore que prévu. Les irrégularités admises aujourd'hui par le groupe atteignent ainsi 1,48 milliard de dollars, contre 1,16 milliard évoqués il y a deux mois. En cause : les échanges et les ventes de capacités optiques. Une pratique très répandue dans le secteur durant le boom des dernières années et consistant, pour différents opérateurs, à autoriser l'accès de leurs réseaux optiques à leurs concurrents, officiellement pour assurer la continuité de services et faire face à d'éventuelles sous-capacités chez l'un ou l'autre. Des accords de principe réciproques la plupart du temps et qui ont souvent été comptabilisés, à tort, comme des ventes effectives alors qu'ils ne généraient aucune activité réelle.Après avoir changé de cabinet d'audit, abandonnant Andersen pour KPMG, Qwest admet donc aujourd'hui que "ses pratiques ne permettent pas de comptabiliser comme chiffre d'affaires ces transactions d'échanges". Dans le détail, Qwest a désormais identifié 950 millions de dollars de chiffre d'affaires fictif liés à des échanges de capacités et 531 milions comptabilisés au titre de ventes de capacités n'ayant jamais eu lieu. Le tout sur la période courant du 30 juin 2000, date de l'acquisition officielle d'US West, à juillet dernier. Soit 5,2% du chiffre d'affaires global du groupe en 2000 et 2,8% en 2001. En conclusion, le groupe avertit les investisseurs que "ses communiqués financiers pour 2000, 2001 et les trois premiers mois de 2002 ne sont pas fiables". Le ménage continue donc, mais il n'est sans doute pas terminé : la nouvelle direction et KPMG poursuivent l'audit interne "pour déterminer la magnitude des ajustements qui pourraient être nécessaires", explique le groupe, présent dans 14 Etats du pays. D'autres révélations sont donc peut-être encore à venir. D'autant que le groupe reste la cible d'enquêtes de la SEC, le gendarme boursier américain, et du département de la Justice. Sans attendre l'issue de ces investigations, Qwest prévient que les comptes du troisième trimestre devront supporter de lourdes charges exceptionnelles correspondant à la dépréciation de son réseau classique, de son réseau optique à haut débit et de ses stocks d'équipements. Sans oublier le coût du programme de réduction des dépenses présenté la semaine dernière (lire ci-contre).En début de séance à Wall Street, l'action Qwest gagnait 2,1% à 2,91 dollars. Elle valait 21 dollars il y a un an.
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