Deutsche Telekom pourrait vendre son câble à prix cassés

Mauvaise affaire en perspective pour l'opérateur historique allemand, Deutsche Telekom. Le groupe, empêtré dans sa problématique de désendettement, devrait toucher beaucoup moins que prévu en vendant 60% de son réseau câblé. L'opérateur aurait reçu trois offres de reprises, toutes s'échelonnant entre 1,5 milliard et 1,8 milliard d'euros, selon le Handelsblatt de lundi. Cet été, il en voulait encore entre 2,5 et 3,5 milliards d'euros.Premiers candidats en lice: la banque d'affaires Goldman Sachs associée à Apax Partners. Egalement sur les rangs, le câblo-opérateur américain, Liberty Media, dont la candidature avait déjà été rejetée une fois par les autorités de la concurrence allemande. Pour mener l'opération, le groupe de John Malone s'est cette fois associé aux sociétés d'investissement Appollo et Blackstone. Enfin, le troisième consortium intéressé par l'actif de Deutsche Telekom regroupe BC Partners et GMT. Selon le journal, cette troisième proposition aurait peu de chances d'aboutir, dans la mesure où elle ne porte que sur une partie du réseau câblé.Cette cession, l'opérateur allemand l'étudie depuis longtemps et il a déjà connu de multiples déboires. Il y a un an et demi, Liberty Media, prêt à payer le prix fort son implantation européenne, s'était montré intéressé par cette acquisition. Il proposait alors 5,5 milliards d'euros pour mettre la main sur les 10 millions d'abonnés que les 6 réseaux régionaux mis en vente comptent en Allemagne. Pratiquement conclue, la transaction a été rejetée à la dernière minute par les autorités de la concurrence allemande. Depuis, les réseaux de l'opérateur sont toujours en vente. Mais en 18 mois, les prix ont baissé. Un peu trop. En tirant seulement moins de deux milliards d'euros de cette vente, l'opérateur hypothèquerait un peu plus son objectif de désendettement. Deutsche Telekom a en effet promis de ramener sa dette à 50 milliards d'euros fin 2003, contre 64 milliards d'euros aujourd'hui. Or, le plan de cession actuel s'avère insuffisant pour tenir cette échéance. En publiant ses résultats semestriels fin août, le groupe avouait chercher entre 4 et 7 milliards d'euros supplémentaires, et ce en tablant sur une vente du câble comprise entre 2,5 et 3,5 milliards d'euros. Hormis le câble, le groupe veut céder pour 4 à 5 milliards d'euros d'actifs immobiliers et pour 2 milliards d'actifs non-stratégiques. Soit un total de 8,5 à 10,5 milliards d'euros. Dernièrement, le patron intérimaire de Deutsche Telekom, Helmut Sihler, successeur de Ron Sommer, hésitait toujours, selon les rumeurs, sur la méthode à adopter pour tenir les engagements financiers de son groupe, n'écartant ainsi aucune option. Dernière spéculation en date: la cession, ou du moins le désengagement, d'une partie de VoiceStream, sa branche américaine, qui voudrait s'associer à Cingular Wireless. L'opération permettait à l'Allemand de transférer entre 4 et 5 milliards de dettes dans la nouvelle structure. Autre possibilité: l'opérateur envisagerait même de toucher à ses actifs stratégiques, en vendant 10% de T-Mobile et une part minoritaire de T-Online, le tout pour 3 milliards d'euros, selon une information du Financial Times début septembre. Quoiqu'il en soit, Helmut Silher va bien devoir trancher, car une échéance l'attend: celle de novembre, période durant laquelle il doit présenter ses projets pour le groupe.A Francfort, l'action "T" perd 4,68% en fin d'après-midi à 9,16 euros. Elle a perdu plus la moitié de sa valeur depuis le 1er janvier.
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