Un entretien avec Maurice Penaruiz, président et fondateur de Mikit

Le constructeur s'occupe du gros oeuvre et de l'extérieur (menuiseries, fermetures, ravalement). Il livre tout l'intérieur en kit dûment étiqueté avec notice didactique de montage : cloisons, isolations, escaliers, sanitaires, électricité. Le montage est accessible à des non bricoleurs, et s'effectue, en principe, en moins de deux mois de travail en soirée et en week-ends.Yves Sassi : Le monde de la maison individuelle a connu, au début des années 90 une crise importante. Comment avez vous réussi à traverser cette période ?Maurice Penaruiz : Nous sommes pratiquement les seuls à avoir résisté non sans difficulté, et à repartir ensuite pour dépasser cette année la centaine d'implantations.Il faut également se souvenir que cette crise a été aggravée par la loi du décembre 90, applicable un an après. Elle est extrêmement contraignante en ce qui concerne les obligations de garantie financières, pour protéger le consommateur. Nous avons réussi à nous adapter alors que de grands groupes comme Bouygues Maisons Individuelles, Bruno Petit... ont disparu. Mais j'insiste, nous sommes une entreprise atypique dans ce secteur par notre concept de livraison en prêt à finir.Quel est au juste le marché de la maison individuelle ?En France, on construit chaque année, environ 190.000 maisons. C'est un marché très atomisé. Le plus gros constructeur, qui exploite les marques Catherine Mamet, Phénix, Maison Familiales... réalise 3 à 4.000 maisons par an. Nous sommes quant à nous sur un rythme de 2.000 maison / an. Nos franchisés, eux, sont sur un rythme de 40 à 50 maisons chaque année sur une zone de chalandise de 125 à 150.000 habitants. Si on compare le marché français aux autres pays européens, nous sommes les derniers de la classe. Nous sommes le pays d'Europe où le nombre d'habitations collectives est le plus important, ce qui est un élément particulièrement favorable pour l'évolution future de nos entreprises. Il faut savoir que chaque maison construite permet de créer 2 emplois. Et plusieurs études montrent que l'habitat individuel est un facteur d'intégration et donc de diminution de la délinquance. Il faut bien comprendre que l'habitat collectif consomme autant de surface (parking, espaces communs, dégagement...) que l'habitat individuel. D'autre part, le coût de la construction dans notre secteur est moins élevé au mètre carré. Ces éléments sont bien compris par nos gouvernants qui aident les acquéreurs. Quel est le profil de vos franchisé ? Quelle est leur origine professionnelle ?Notre communication, pour créer de nouvelles implantations est basée sur un slogan : "Changer de métier". Nous expliquons à nos candidats qu'ils ne vont pas devenir des constructeurs de maisons individuelles, mais des chefs d'entreprise dont le rôle essentiel sera de commercialiser un produit, de gérer des équipes et une entreprise. Nos franchisés viennent donc de tous les secteurs d'activité. Ce sont des gens qui ont une farouche envie de créer leur entreprise et de réussir et qui ont un profil à dominante commerciale. Et les résultats sont là, avec de belles réussites. Les marges réalisées sont bonnes et je pense que la structure du réseau permet à chacun de se réaliser pleinement.Il faut bien comprendre que leur réussite dépend d'eux. Nous ne sommes que des "metteurs en conditions", formateurs, conseils, mais ce sont eux qui sont sur le terrain. Le facteur humain est primordial.Le recrutement n'est pas une science exacte et la franchise n'est pas un remède miracle pour les candidats en mal de création d'entreprise. Nous n'avons ni eux ni nous le droit de nous tromper. Les conséquences sont trop lourdes.Quels sont vos objectifs de développement ?Nous ne faisons pas la course au développement, mais privilégions la qualité. Nous ne souhaitons pas par exemple que nos franchisés deviennent trop gros. L'objectif est qu'ils aient une entreprise dont ils puissent garder le contrôle, garantissant ainsi une bonne rentabilité. Ce n'est pas en faisant plus de chiffre d'affaires qu'ils gagneront plus. Le niveau optimum est d'environ 50 maison par an. S'ils pensent pouvoir dépasser ce stade, nous leur conseillons de dédoubler leur structure et nous leur confierons un deuxième territoire avec un nouveau contrat de franchise. Et ils devront recruter un dirigeant opérationnel pour s'occuper du nouveau point de vente. Six ou sept franchisés Mikit sont dans cette situation.Pour répondre quand même plus précisément à votre question, nous avons aujourd'hui 105 franchises dont 8 ont été créées cette année. Le potentiel sur le territoire est de l'ordre de 200/250 et nous avons les capacités pour ouvrir une trentaine de points de vente par an. Mais nous sommes exigeants et je préfère en ouvrir moins pour le bien de notre entreprise et bien entendu de tous nos franchisés.Nous avons également des développements en cours à l'export, notamment en Espagne pour l'implantation d'un Master franchisé.MIKIT10-12 quai Yvan Tourgueneff 78380 Bougival Tel : 01 39 18 92 20 Pour contacter l'enseigne : [email protected]
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