Le secteur de l'énergie soutient le marché des fusions-acquisitions

JP Morgan et Rothschild ont bondi à la 3ème et 4ème places du classement provisoire des fusions-acquisitions européennes compilé par Mergermarket. Un bond réalisé grâce à leur participation dans la fusion des deux géants britanniques de l'énergie, National Grid et Lattice, une fusion dont la valeur atteint plus de 23,6 milliards d'euros.Cette opération, la plus grande réalisée à ce jour pour l'année en cours, souligne l'importance des secteurs de l'énergie et des services aux collectivités, secteurs qui sont à l'heure actuelle les plus actifs sur le marché des fusions-acquisitions. Pour Rothschild et JP Morgan, leur participation devrait leur rapporter des indemnités de l'ordre de 98 millions d'euros, un chiffre qui compensera une année peu encourageante jusqu'à présent. Toutefois, ces indemnités seront bien méritées, car même si les banquiers ne travaillent sur le dossier que depuis 5 semaines environ, il est fort probable qu'ils devront encore y travailler pour les 6 mois à venir: la raison principale de ce surcroît de travail est due à la complexité des problèmes de concurrence et de régulation propres au secteur.Rothschild a forgé avec National Grid une relation de confiance, qui remonte au rachat du groupe américain New England Electric System (NEES) en 1998. Bien que la transaction n'ait pas fait beaucoup de bruit à l'époque, elle a permis à Rothschild de poursuivre sur sa lancée et de travailler sur une série de transactions dans le secteur. La réussite de l'intégration de NEES par National Grid, un fait rare dans l'histoire des rachats transatlantiques par des groupes énergétiques européens, est un des facteurs majeurs qui expliquent la présence de Rothschild à ce niveau. D'ailleurs, ce dernier a également conseillé l'allemand E.on avec Goldman Sachs l'année dernière pour le rachat de Powergen aux États-Unis.De l'autre côté de la table de négociations, la relation de JP Morgan avec Lattice remonte à 15 mois environ, quand il a assisté le groupe anglais lors d'une "revue " de ses options stratégiques, un terme financier régulièrement utilisé pour dire qu'une compagnie songe à se faire racheter. JP Morgan est venu en aide aux banques d'affaires Cazenove et Hoare-Govett, qui avaient conseillé Lattice lors de sa séparation d'avec la maison mère British Gas en 1999.La grande question pour ces banques d'affaires reste maintenant de savoir qui va profiter de la fusion et réussir à nouer des relations exclusives avec le nouveau groupe créé. En effet, National Grid n'a pas caché son ambition de se lancer dans une politique agressive d'expansion aux USA et a les moyens de procéder à des rachats de l'ordre de 3 milliards de dollars tous les deux ans. D'ailleurs, les groupes Energy East et Northeast Utilities sont déjà pressentis comme des probables proies à court terme. Et avec une activité sur le marché des fusions-acquisitions qui devrait rester assez faible en 2002, il est certain que cette position va être très convoitée et disputée.
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