Morgan Stanley victime de la crise des marchés

Ce n'est pas vraiment une surprise : Morgan Stanley, la grande banque d'investissement américaine, souffre des mauvaises conditions de marché et de l'effondrement des fusions-acquisitions. Pour le troisième trimestre de 2002, son bénéfice net a reculé de 17%, à 611 millions de dollars, par rapport à la même période de l'année dernière.Le bénéfice par action de la firme de Wall Street s'est établi à 55 cents, un niveau très inférieur aux attentes des analystes qui prévoyaient, selon Thomson First Call, un chiffre de 67 cents. Il y a un an, le résultat par action de Morgan Stanley avait atteint 72 cents. Morgan Stanley souffre directement de la tourmente qui a affecté les marchés financiers ces derniers mois et qui se répercute sur l'ensemble de ses activités, qu'il s'agisse de l'émission de titres, du conseil en fusions-acquisitions ou du trading pour compte propre. Un phénomène qui touche tous les établissements financiers, comme l'ont montré, mercredi, les résultats de JP Morgan (lire ci-contre).Le chiffre d'affaires de la firme a sensiblement reculé, s'établissant à 4,6 milliards de dollars, en baisse de 11%. Les revenus provenant des émissions de titres ont chuté de 25%, tandis que, plus spectaculaire encore, les commissions sur activités de conseil s'effondraient de 59%. La médiocre conjoncture économique et surtout la mauvaise tenue des marchés financiers dissuadent en effet les entreprises d'émettre des actions ou de lancer des opérations financières.Seule activité en hausse, pour Morgan Stanley : les transactions sur titres effectuées pour le compte des investisseurs institutionnels, dont les revenus ont augmenté de 7%. Un phénomène qui s'explique par le fait que ces investisseurs professionnels ont augmenté leurs volumes d'interventions pour jouer sur la grande volatilité des cours. A l'inverse, cette même volatilité a plutôt fait fuir les investisseurs particuliers. Si bien que les activités de brokerage classique de Morgan Stanley ont reculé de 5% durant le trimestre.En prise à ces difficultés, Morgan Stanley, qui emploie 13.590 brokers dans le monde, a entrepris de réduire ses effectifs. Par exemple, à Londres, 50 postes, correspondant à 15% des effectifs, ont été supprimés cet été.Mercredi soir, à New York, l'action Morgan Stanley avait clôturé inchangée à 38,10 dollars. Jeudi, en milieu de séance, elle perd 8%, aux environs de 35 dollars.
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