Dexia augmente fortement ses provisions

Pas de miracle pour Dexia : la diversification engagée ces dernières années par la banque naguère concentrée sur le financement des collectivités locales l'expose aujourd'hui, comme ses grands concurrents, aux turbulences des marchés financiers. Et cette exposition accrue risque de coûter cher au groupe présidé par Pierre Richard, du moins en terme de confiance des investisseurs. Invoquant "l'extrême volatilité actuelle des marchés financiers", Dexia a publié hier soir des informations préliminaires sur les résultats du deuxième trimestre, qui seront publiés le 12 septembre. Et de ces chiffres, le marché semble surtout retenir la nette hausse du coût du risque, passé de 31 millions d'euros au premier trimestre à 80 millions au deuxième. Résultat : quelques minutes après l'ouverture ce matin, l'action Dexia perdait 5,8% à 10,44 euros, inscrivant un nouveau plus bas annuel. Le titre s'est repris par la suite, et gagnait 2,35% à 11,34 euros vers 11 heures.Dexia explique l'augmentation du coût du risque par deux causes principales : la dégradation de la qualité du crédit des grandes entreprises, "en particulier aux USA", qui l'a amené à accroître de 39 millions d'euros ses provisions pour risques liées à son activité de garantie financière ; et la baisse importante de la bourse d'Amsterdam, qui a obligé la filiale locale à passer 32 millions d'euros de provisions pour son activité de leasing d'actions. Une fois de plus, l'acquisition du belge Artesia et surtout celle du néerlandaisLabouchère, qui s'était fait une spécialité des prêts d'actions à ses clients, pèsent lourd sur les comptes en ces temps de krach rampant.Le groupe relativise néanmoins cette hausse des provisions en soulignant que "les dotations aux provisions sur l'ensemble du premier semestre 2002 représentent un équivalent annualisé de 6,2 points de base du total des engagements bancaires", contre 13,7 points de base en 2001. Par ailleurs, le résultat net trimestriel du groupe devrait atteindre 387 millions d'euros, en recul de 3% sur le premier trimestre (-15% hors éléments exceptionnels). Le produit net bancaire, lui, devrait afficher une hausse de 8% à 1,444 milliard d'euros. Quant au résultat brut d'exploitation, il devrait progresser de 17% en rythme séquentiel, à 629 millions.A Paris, l'action grimpe de 8,94% à 12,07 euros mardi en clôture.
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