Restructuration à la hache pour ABB

Menacé par les procès de l'amiante aux Etats-Unis, le groupe helvético-suédois d'électro-mécanique va-t-il réussir à se tirer d'affaires? Après avoir lancé un profit warning lundi soir sur ses résultats, il a annoncé jeudi matin un programme de réduction de coûts et de cessions d'une partie de ses activités. Le tout afin de tenter de retrouver la confiance des investisseurs, qui ont fait s'effondrer l'action du conglomérat.Il y a urgence: le groupe ABB, qui a annoncé en début de semaine ne pas exclure que le coût des procédures liées aux problèmes de l'amiante aux Etats-Unis ne cause la faillite de sa filiale américaine Combustion Engineering (lire ci-contre), adopte des mesures choc. Au programme: une réduction de coûts de 800 millions de dollars en dix-huit mois et la vente de ses divisions Pétrole, Gaz et Pétrochimie.Les nouvelles réductions de coûts vont s'ajouter aux dispositions sévères déjà adoptées ces derniers temps, qui portaient sur 500 millions de dollars d'économies. Les effectifs ont ainsi déjà été réduits de 12.000 personnes, pour être ramenés à 150.000 salariés. Quant à la vente des activités d'énergie et de pétrochimie, qui emploient 12.000 personnes, elle devrait apporter les fonds dont le groupe a bien besoin pour faire face à ses engagements.Car la priorité pour ABB est maintenant de réussir à contenir la crise de l'amiante, afin d'éviter qu'elle ne mette en danger, par contagion, l'ensemble du groupe. Revenant sur cette affaire, ABB a précisé ce matin que le nombre de plaintes en cours avait encore augmenté au trimestre dernier, passant en trois mois de 102.700 à 111.000. ABB n'est pas aidé par la conjoncture, qui se traduit par de mauvais résultats courants. Le groupe a ainsi annoncé ce matin une perte nette de 183 millions de dollars pour le troisième trimestre. Sur les neuf premiers mois de l'année, la perte nette s'élève à 82 millions de dollars, contre un bénéfice net de 289 millions un an plus tôt. L'endettement s'est alourdi à 5,5 milliards de dollars à fin septembre, contre 5,2 milliards fin juin et 4,1 milliards fin 2001.Le volume d'activité a souffert: le chiffre d'affaires sur les neuf premiers mois de 2002 a reculé de 2%, à 16,042 milliards de dollars, là où les analystes attendaient 16,5 milliards. Le faiblesse de la consommation affecte en effet les grands clients d'ABB que sont les fabricants d'automobiles, les groupes agroalimentaires et autres groupes de services aux collectivités. Si bien que les commandes engrangées par le groupe ont reculé, pour leur part, de 8% pendant les neuf mois concernés.L'épée de Damoclès qui menace le groupe se traduit par une véritable débâcle boursière. L'annonce de lundi dernier sur la possibilité d'une faillite de sa filiale américaine a suscité mardi une chute historique de 60% du titre, suivie d'un autre recul de 20% mercredi. L'action, qui ne vaut plus aujourd'hui qu'une fraction de ses plus hauts de début 2000, rebondit jeudi soir, reprenant 9,82% à 1,79 euro.
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