Internet est-il soluble dans la banque ?

Le projet de vente de Zebank, détenu par Groupe Arnault, à Prudential, l'assureur vie britannique détenteur du pionnier de la banque Internet, Egg, qui sort tout juste du rouge, est la preuve que faire son trou sur ce marché en partant de zéro n'est pas chose aisée. Encore plus en France où l'on a du mal à changer de banquier... On ajoutera que le sort subi par le client des établissements financiers outre-Manche - tarifs prohibitifs, quasi cartel des prix - l'incite à être tenté par les alternatives, fussent-elles en ligne. Ce qui est loin d'être le cas dans l'Hexagone.Les financiers ont souvent comparé l'essor du Web à celui du chemin de fer. Soulignant que les premiers arrivés sur le marché n'étaient pas devenus les champions du secteur, ou encore que les compagnies de transport en avaient davantage tiré les marrons du feu que les fabricants de locomotives.Cette image peut être extrapolée à la finance en ligne sur au moins un point : la nécessité du facteur temps. Les clients des agences ne vont pas d'un coup basculer au pur Internet. Et même s'ils se convertissent à la banque sur le Web, ce ne sera sans doute que très progressivement et seulement pour certains types d'opérations.De même, les conséquences sociales du phénomène se sont pour l'heure révélés moins cataclysmiques que ne l'avaient prévu les sociétés de conseil, études à l'appui. Pas de fermetures d'agences en masse, pas de licenciements en nombre. Certaines banques étrangères qui avaient pris comme prétexte le développement de la banque en ligne pour expliquer d'importantes restructurations ont un peu tiré sur la corde. En France, la prudence est restée de mise sur la question. Mais les banquiers hexagonaux lancent tout de même une étude afin de tenter de mesurer l'impact sur l'emploi dans leur secteur de l'essor des nouvelles technologies dans les années à venir. Le Conseil Economique et Social se met lui aussi de la partie avec également un travail en ce sens qui doit aboutir dans le courant du premier semestre.Un jour peut-être, on se demandera comment on gérait ses finances avant l'arrivée d'Internet. Déjà, transférer de l'argent d'un compte à un autre moyennant un code secret et un numéro d'identification est devenu un jeu d'enfant. Mais la révolution de la banque en ligne ne se fera que lentement. Après tout, il a fallu de longues années avant que le chemin de fer ne s'impose définitivement.
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