Le Crédit Agricole fait mieux que prévu grâce à des reprises de provisions

Ce sont des résultats meilleurs que prévu que Crédit Agricole SA, la structure cotée quiqui regroupe la Caisse nationale, les filiales spécialisées (notamment Crédit Agricole Indosuez, Pacifica, Predica et Sofinco) et 25% des caisses régionales, a annoncés ce matin. La banque a en effet enregistré en 2001 un bénéfice net consolidé part du groupe en hausse de 5,5% (en proforma) à 1,468 milliard d'euros, là où les analystes attendaient un chiffre médian de 1,293 milliard selon le consensus Reuters (avec une fourchette allant de 1,12 à 1,517 milliard d'euros).Comme attendu par le marché, la crise argentine a pesé sur les comptes du groupe. "Le choix a été fait de provisionner totalement les risques liés à notre exposition dans ce pays au travers de Banco Bisel [détenue à 69,9%: NDLR]", précise le communiqué. Aussi les comptes mettent-ils en avant une provision de 110 millions d'euros et une charge exceptionnelle de 102 millions. A cela s'ajoutent 15 millions d'euros d'amortissement de survaleur et un impact négatif de 97 millions d'euros dû à la dévaluation du peso.Les analystes attendaient également une contribution moins forte que prévu de Banca Intesa, groupe italien dont le Français détient 14,1%. Celle-ci a en effet annoncé que ses comptes, publiés le 28 mars, seraient affectés par d'importantes provisions. Sur ce point, la Banque verte n'a finalement donné aucune indication.En revanche, ce que le marché n'avait pas prévu, ce sont les importantes reprises sur provisions effectuées par le Crédit Agricole. Elles ont fait reculer le coût du risque de 46,4% à 371 millions d'euros... Et surtout elles ont permis au groupe d'afficher un résultat net au delà des attentes. "Ces provisions, constituées antérieurement, sont devenues sans objet, notamment en raison de la mise en place du fonds de garantie lors de la cotation", explique la banque dans son communiqué. Mais d'une manière générale, bien que le jeu des écritures comptables ait dopé les résultats, l'activité du groupe est tout de même restée relativement soutenue. A 1,96 milliard d'euros (+7,4%), le résultat brut d'exploitation (RBE) est supérieur à celui de 1,78 milliard attendu par les professionnels. L'exploitation a notamment été tirée par les bons résultats des activités d'assurance (le RBE du pôle "assurances, gestion d'actifs et banque privée" a gagné 13,4% à 730 millions), et de "banque de proximité" (dont le RBE est en progression de 8,5% à 318 millions d'euros). A l'inverse, la branche "banque de grande clientèle", qui regroupe les activités de financement, d'investissement et de marché a rencontré quelques difficultés: son RBE a chuté de 31,4% à 699 millions d'euros, notamment en raison de la mauvaise tenue du marché d'actions. Seul légère ombre au tableau, le rendement des fonds propres (ROE) s'établit à 13% contre 13,6% en 2000 pro forma. En outre, la rentabilité d'exploitation s'est quelque peu dégradée. Le produit net bancaire a progressé de 10,3% à 6,31 milliards d'euros, tandis que les charges d'exploitation ont avancé de 11,6% à 4,35 milliards. "Cette évolution s'explique par l'impact de la réduction du temps de travail en année pleine, par le volume des charges liées au passage à l'euro, ainsi que par des changements de périmètre", se justifie le groupe.Pour l'avenir, le Crédit Agricole dit avoir "les moyens de poursuivre et d'amplifier ses développements". Aussi a -t-il confirmé ses objectifs, c'est-à-dire une progression du résultat de 5 à 10% en 2002 et un ROE de 14% en 2004.L'action Crédit Agricole SA, cotée depuis le 13 décembre dernier, gagne 1,79% mardi soir à 19,90 euros, après avoir atteint un plus haut historique de 20,18 euros au cours de la séance. Depuis son introduction, elle a progressé de près de 20%.latribune.f
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.