France Télécom vend son câblo-opérateur néerlandais

France Télécom a annoncé jeudi avoir conclu la cession du câblo-opérateur néerlandais Casema à un consortium d'investisseurs financiers. Attendue depuis quelques semaines, cette opération valorise la société à 665 millions d'euros hors dettes. Selon le communiqué publié par l'opérateur téléphonique, le produit net de cette cession s'élèvera à environ 510 millions d'euros. La transaction sera concrétisée avant la fin du mois de janvier 2003 et sera réalisée en cash. Ce sont les fonds d'investissement américains Carlyle Group et Providence Equity, ainsi que le fonds britannique GMT Communications Partners, qui reprennent le câblo-opérateur néerlandais. Le montant de 665 millions d'euros payé par le consortium sera affecté au remboursement de la dette bancaire de Casema (155 millions d'euros au 31 décembre 2002), au remboursement des avances en compte courant consenties à Casema par France Télécom et au paiement des actions de la société. L'opérateur téléphonique français avait annoncé le 10 décembre être en "négociations exclusives" avec ce consortium de trois fonds d'investissements pour la vente de Casema. Il s'agissait là de la deuxième tentative de vendre cette filiale, achetée en 1997 pour 410 millions d'euros, qui ne fait plus partie des priorités de FT. France Télécom avait en effet annoncé en août dernier être entré en négociations exclusives avec l'américain Liberty Media pour lui céder Casema. Mais ce projet avait tourné court en novembre, quand Liberty Media avait annoncé qu'il interrompait les négociations à la suite de l'ouverture d'une enquête approfondie par les autorités néerlandaises de la concurrence (NMA) sur cet achat. Selon le gendarme néerlandais de la concurrence, Liberty Media détient déjà 40% du marché néerlandais du câble via le groupe United Pan-Europe Communications (UPC) et sa part de marché serait passée à 60% avec la reprise de la filiale de France Télécom.Le désengagement de Casema s'inscrit dans la nouvelle stratégie de France Télécom, qui cherche désormais avant tout à réduire son endettement, qui s'élève actuellement à près de 70 milliards d'euros. Cette priorité définie par Thierry Breton, le nouveau PDG du groupe, s'est traduite ces dernières semaines par la cession de TDF, pour 1,6 milliard d'euros. Prévue en fait de longue date, cette dernière opération a été confirmée le 13 décembre. Elle va amener France Télécom à vendre la totalité de sa participation dans TDF à une nouvelle entité dont l'opérateur téléphonique détiendra 36% (soit la minorité de blocage). Les fonds d'investissement Charterhouse Capital Development et CDC Ixis Equity Capital en détiendront 45% et la Caisse des Dépôts 19%. Pour France Télécom, cette opération, qui valorise TDF à 1,85 milliard d'euros, se traduira par un produit net de 1,6 milliard d'euros. Après impact lié à la trésorerie de TDF, France Télécom obtiendra 1,3 milliard d'euros de cash. Outre Casema et TDF, d'autres actifs de France Télécom seront appelés à sortir du groupe, comme les parts détenues par FT dans Eutelsat ou la licence UMTS détenue en Suède par Orange. Plus généralement, Thierry Breton a donné les critères qui seront retenus pour choisir les groupes à vendre: tout actif qui ne dispose pas d'une part de marché importante, de synergies potentielles, dont la prise de contrôle majoritaire paraît hors d'atteinte et qui ne promet ni d'être rentable au niveau de l'exploitation dès 2003, ni de dégager d'autofinancement dès 2004 est dans le collimateur... Vendredi, l'action France Télécom cède près de 3%, à 16,92 euros. Sur la semaine, elle a reculé de près de 10%. Depuis le début de l'année, elle a perdu plus de 60% de sa valeur.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.