Arrivé il y a quelques mois à la tête de Ford, William Clay Ford Jr, arrière petit-fils du fondateur du deuxième constructeur automobile américain, ne mâche pas ses mots au moment de commenter les résultats financiers de son groupe, les qualifiant d'"inacceptables". En butte au ralentissement du marché américain, aux suites de l'affaire Firestone et aux conséquences du rappel de plusieurs modèles, Ford a plongé dans le rouge en 2001. Le groupe n'avait plus connu une telle situation depuis 1992. L'exercice écoulé s'est soldé par une perte nette de 5,45 milliards de dollars, à comparer avec un bénéfice de 3,47 milliards de dollars en 2000. Hors charges exceptionnelles, Ford a accusé un trou de 782 millions de dollars, après un bénéfice hors éléments exceptionnels de 6,67 milliards de dollars. Les résultats catastrophiques de Ford ne sont pas une surprise dans la mesure où le groupe avait annoncé la couleur la semaine dernière lors de la présentation de son "plan de revitalisation". Une aimable formule derrière laquelle il faut voir une restructuration qui se traduira dans les années à venir par la suppression de 35.000 emplois (y compris les réductions d'effectifs déjà engagées en 2001) et la fermeture de cinq usines à travers le monde (lire ci-contre). Ces mesures drastiques de réduction des coûts ont très largement pesé sur les résultats de Ford au quatrième trimestre. Sur les trois derniers mois de l'exercice 2001, Ford a accusé une perte nette de 5,07 milliards, après un bénéfice de 1,08 milliard lors de la même période de 2000. Si l'on exclut de ces résultats les éléments exceptionnels, et notamment la charge de 4,1 milliards de dollars liée aux coûts de restructuration, Ford affiche tout de même une perte d'exploitation au quatrième trimestre de 860 millions de dollars, soit 48 cents par action.Soumis comme tous les autres constructeurs américains au ralentissement de la demande, Ford a vu son chiffre d'affaires fondre en 2001 de 5% à 162,4 milliards de dollars. En particulier, les ventes de voitures ont reculé de 6% à 6,99 millions d'unités.Pour l'avenir, Ford fait preuve de prudence, le directeur des opérations Nick Scheele jugeant que "l'économie américaine reste incertaine". Ford s'attend toutefois à ce que la production en Amérique du Nord atteigne 1,05 million d'unités au premier trimestre, en diminution de seulement 3% sur l'année précédente. Sur ce seul marché, la branche automobile de Ford a affiché en 2001 une perte de 2,15 milliards de dollars pour un chiffre d'affaire de 90,95 milliards de dollars. 42% de cette perte ont été enregistrés au quatrième trimestre, période durant laquelle le chiffre d'affaires de cette division a reculé de 8,7%. Le groupe a donc payé au prix fort la bataille concurrentielle que se sont livrés les constructeurs américains à grands coups de promotions et de crédits à taux zéro afin de stimuler la demande des consommateurs.latribune.f

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:49

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