Ford s'applique un remède de cheval afin de se relancer. Le constructeur automobile a décidé de réduire drastiquement sa production pour la faire passer en Amérique du Nord de 5,7 à 4,8 millions de véhicules. Pour parvenir à cet objectif, le groupe va fermer cinq usines dans cette zone géographique et arrêter la production de quatre modèles. Les suppressions d'emplois qui vont en découler porteront notamment sur 12.000 postes de production. Au total, depuis le début de la vague actuelle de restructurations en janvier 2001, le nombre total de postes supprimés chez Ford s'élèvera à 35.000 postes, dont 22.000 en Amérique du Nord. Le groupe emploie 345.000 personnes dans le monde.Les usines fermées seront celles d'Edison (New Jersey), Hazelwood (Missouri), Oakville (Ontario), Cleveland (Ohio) et Dearborn (Michigan). En outre, onze usines seront restructurées de façon radicale. Les fermetures d'usines s'étageront sur les prochaines années, en raison d'engagements signés par le constructeur avec ses syndicats interdisant les fermetures jusqu'en 2003.Les comptes de Ford se ressentiront de ces décisions. Le groupe va prendre une charge exceptionnelle de restructuration de 4,1 milliards de dollars après impôts au quatrième trimestre 2001.Avec cette restructuration, Ford espère générer des bénéfices de 9 milliards de dollars d'ici le milieu de la décennie. Le groupe devrait publier la semaine prochaine, à l'occasion de la diffusion de ses résultats trimestriels, sa première perte annuelle depuis 1992. L'activité du groupe américain a été soumise à rude épreuve cette année. Ses ventes ont baissé de 6% et ce malgré les rabais et les crédits à taux zéro que le constructeur a consenti, comme ses concurrents, à ses clients. Ford a aussi fait les frais de l'implication de son 4X4 Explorer dans une série d'accidents mortels, dont Ford et le fabricant de pneumatiques Bridgestone-Firestone se rejetaient la responsabilité. Dans ce contexte, Ford qui a changé de PDG, remplaçant Jacques Nasser par William Clay Ford Jr, avait annoncé l'été dernier 4.000 à 5.000 suppressions d'emplois. Le secteur automobile américain est particulièrement sous pression. Hier, c'est General Motors (GM) qui annonçait également de sévères réductions d'effectifs en Amérique du Nord mais aussi en Europe (lire ci-contre).Le plan de restructuration de Ford était en tout cas plutôt bien accueilli vendredi par Wall Street. En fin d'après-midi, heure française, l'action gagnait environ 2%, à 15,60 dollars.latribune.f

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:48

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