L'Argentine coûte 1,3 milliard d'euros à HSBC

Les temps sont particulièrement difficiles pour le secteur bancaire. La crise argentine, la faiblesse des marchés, les créances douteuses liées à certaines faillites retentissantes aux Etats-Unis ont pesé lourd dans les résultats des établissements, particulièrement de ceux qui ont une forte exposition internationale.C'est le cas de HSBC, le groupe bancaire britannique, qui annonçait ce matin ses résultats. Après amortissement du goodwill, le résultat avant impôts chute de 18 % à 9,3 milliards d'euros. Les analystes prévoyaient un chiffre compris entre 9 et 11 milliards d'euros.Ces mauvais chiffres s'expliquent avant tout par l'exposition de HSBC en Argentine, où le groupe possède la banque Banco Roberts. Le pôle Amérique latine du groupe connaît ainsi une perte de 1,2 milliard d'euros en 2001 contre un bénéfice de 375 millions d'euros en 2000. La fin de la parité peso argentin-dollar aurait coûté à HSBC près de 700 millions d'euros. A cela s'ajoute une provision de 670 millions d'euros pris par le groupe au titre du risque argentin. En tout, la crise argentine aura pesé plus de 1,3 milliard d'euros en 2001 sur les comptes du groupe.L'intégralité des provisions pour créances douteuses et irrecouvrables s'élève à près de 2,4 milliards d'euros. Outre la crise argentine, cette hausse de 54 % des provisions est également liée au litige des "obligations Princeton". Cette affaire remonte au début des années 1990, lorsque 53 sociétés japonaises avaient acheté des obligations à une société financière appelée Princeton. La banque chargée de gérer ces fonds était la Republic New York Bank, appartenant au milliardaire Edmond Safra, aujourd'hui décédé. A la fin des années 90, la gestion de ces obligations s'est révélée frauduleuse et les entreprises japonaises trompées se sont retournées contre la Republic New York Bank. Mais, en 1999, HSBC a racheté cette banque à M. Safra, héritant ainsi de ces complications judiciaires. Aujourd'hui, un réglement est en cours, mais HSBC a dû provisionner 670 millions d'euros, dans l'attente du paiement des dédomagements aux victimes.La morosité de l'activité économique et des marchés financiers a également pesé sur les résultats du groupe. La mauvaise santé de l'économie américaine a ainsi entraîné une baisse de 37 % du bénéfice de HSBC en Amérique du Nord. De même, l'activité de banque privée a vu son résultat avant impôts chuter de 25 %, tandis que l'activité banque commerciale voyait ce même résultat baisser de 14 %.Une des rares bonnes nouvelles pour HSBC est le bon comportement de sa filiale française, le CCF. A l'image des autres banques françaises, ce dernier semble moins touché par la conjoncture. Le CCF a ainsi réalisé un bénéfice net part du groupe de 565 millions d'euros, soit une hausse de 7,4 % par rapport à 2001. "Nos métiers ont globalement bien résisté", se réjouit le président du CCF, Charles de Croisset. La filiale française ne représente cependant qu'une goutte d'eau dans les résultats de HSBC.Concernant les perspectives du groupe, le président de HSBC Sir John Bond reste prudent. Affirmant que le groupe est désormais "plus fort d'un point de vue financier et structurel", il indique que la banque est "prête à faire face à la fin du ralentissement économique". Il refuse cependant de s'avancer sur les perspectives du groupe pour 2002 en indiquant simplement : "Beaucoup dépendra du rythme de la reprise américaine".La sortie de crise de l'Argentine et la reprise américaine seront donc les deux événements décisifs pour la rentabilité de HSBC cette année.A la Bourse de Londres, l'action HSBC gagne 4,05% en fin de matinée, à 809,50 pence.
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