Microsoft, actionnaire de référence de T-Online ? L'hypothèse est surprenante mais elle est prise au sérieux par les investisseurs. L'action du premier fournisseur d'accès Internet européen gagnait 6,5% en début d'après-midi, à 11,30 euros, après la publication d'informations à paraître jeudi dans le magazine allemand Capital et selon lesquelles Microsoft se serait dit prêt à entrer au capital de T-Online à hauteur de 24,9%. Si T-Online et Deutsche Telekom se refusent pour l'instant à tout commentaire, la perspective d'une entrée du numéro un mondial des logiciels aux côtés du groupe allemand est alléchante. La capitalisation boursière actuelle de T-Online dépassant 11 milliards d'euros, la cession d'un quart du capital au groupe américain permettrait de faire rentrer près de 3 milliards d'euros dans les caisses du groupe, à l'heure où le désendettement constitue sa priorité absolue. Et ce sans remettre en cause le contrôle de T-Online par Deutsche Telekom, puisque ce dernier possède encore 82% du capital de sa filiale, le deuxième actionnaire étant le français Lagardère (5,7%).Capital souligne qu'un partenariat entre T-Online et Microsoft constituerait un nouveau front face à AOL. Sur le marché allemand, la filiale d'AOL Time Warne est déjà distancée par T-Online et par MSN, le portail de Microsoft : selon le classement établi par Jupiter MMXI pour le mois de mars, les sites de T-Online sont en tête en termes de fréquentation avec plus de 17 millions de visiteurs uniques et MSN se classe deuxième avec 7 millions de visiteurs. AOL n'arrive qu'au neuvième rang avec 5,27 millions de visiteurs uniques. En outre, Microsoft et Deutsche Telekom ne sont pas des inconnus l'un pour l'autre, après la signature en mars dernier d'un accord de coopération dans les services mobiles - notamment dans le domaine du courrier électronique. Cet accord ne prévoit cependant aucun lien capitalistique.Autre facteur susceptible de crédibiliser l'hypothèse évoquée par Capital : le groupe de Bill Gates ne dissimule plus son intention de retirer ses pions du marché de la télévision. Après avoir investi des centaines de millions de dollars dans un logiciel de télévision interactive, Microsoft se serait ainsi résolu à geler purement et simplement le projet, faute notamment de perspectives à court terme pour le développement des services en ligne accessibles depuis un téléviseur. En Europe, le groupe a subi les revers du câblo-opérateur NTL, dont il est l'un des principaux actionnaires. Il vient d'ailleurs de demander à ses trois représentants au conseil d'administration de NTL d'abandonner leurs sièges. MSN, en revanche, est présenté comme la principale "plate-forme" de développement des futurs services en ligne du groupe (lire ci-contre).En Bourse, Deutsche Telekom profite logiquement de la hausse du cours de sa filiale : le titre gagnait 4,13% à 13,88 euros vers 15 heures. Toujours selon Capital, le groupe présidé par Ron Sommer préparerait 15.000 suppressions d'emplois dans son activité de téléphonie fixe.

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:12

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