Rupture entre France Télécom et MobilCom

La dégradation des relations entre France Télécom et l'opérateur allemand MobilCom s'est encore accélérée, ce jeudi. Le groupe français a publié à la mi-journée un communiqué affirmant qu'il cessait les discussions concernant le plan stratégique de son partenaire allemand. Une décision qui résulte, selon France Télécom, de différences "fondamentales" d'interprétation sur les termes des accords qui lient les deux groupes. "Dans le cas où l'interprétation de France Télécom et Orange ne serait pas acceptée, France Télécom et Orange se réservent le droit de porter cette question devant les tribunaux", précise le communiqué. Les divergences de fond entre les deux opérateurs tiennent à l'ampleur du plan d'investissement de MobilCom dans l'UMTS en Allemagne. France Télécom, qui possède 28,5% de MobilCom par l'intermédiaire d'Orange, doit financer ce programme. Mais l'opérateur français n'est absolument pas d'accord sur les montants envisagés par MobilCom. Ce dernier table sur 1,4 milliard d'euros à investir en 18 à 24 mois. France Télécom, pour sa part, voudrait ramener cette enveloppe à "quelques centaines de millions d'euros" (lire ci-contre).Les grandes manoeuvres d'intimidation se poursuivent donc. Hier et ce matin, le dernier litige en date portait sur les parts détenues dans MobilCom par Mme Schmid-Sindran, l'épouse du PDG de la société, Gerhard Schmid. Celle-ci est soupçonnée par France Télécom d'avoir acheté l'an dernier une participation de 5% (soit 20% du flottant) avec les fonds de la société, une procédure qui serait illégale et que MobilCom nie totalement.Du coup, lors du Conseil d'administration de MobilCom qui s'est tenu hier soir, les deux représentants de France Télécom ont demandé qu'un audit indépendant vérifie la provenance des fonds qui ont servi à l'achat des parts. Dans son communiqué d'aujourd'hui, France Télécom affirme s'attendre désormais "à ce que toute la lumière soit faite par une enquête menée par un expert indépendant en ce qui concerne l'acquisition" des actions par Mme Schmid, et cela "au plus tard à la date du prochain Conseil de Surveillance" de MobilCom, le 7 mars.En parallèle, MobilCom a fait savoir jeudi matin qu'il allait lancer un programme de stocks-options allant jusqu'à 3,6 millions de titres. Ces stocks-options, censées récompenser les vendeurs et les distributeurs partenaires, seront prélevées précisément sur les 4 millions de titres détenus par l'épouse du PDG. Ils représentent 18% du flottant. L'opération peut être interprétée comme une façon de réduire la part de Mme Schmid dans la société.Durement éprouvée par ces péripéties, l'action MobilCom perdait 23,81% à 11,81 euros en fin d'après-midi, tandis que France Télécom regagnait 5,44% à 29,83 euros à la clôture parisienne.latribune.fr
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