Après le "profit warning" du mois dernier, Nokia pensait sans doute rassurer les marchés avec des résultats trimestriels définitifs supérieurs à des prévisions revues fortement à la baisse. Pas de chance : les investisseurs ont surtout retenu de ses déclarations le ton prudent et les perspectives modestes pour les mois à venir. D'autant que le premier fabricant mondial de téléphones mobiles a revu à la baisse son estimation des ventes globales de combinés en 2002. Au premier trimestre, la division Mobile Phones du groupe a limité à 7% le recul de ses ventes en rythme annuel, à 5,438 milliards d'euros, soit le bas de la fourchette des prévisions actualisées mi-mars. Les ventes de la division Networks, spécialisée dans les équipements de réseaux, souffre nettement plus : elles accusent une chute de 29% par rapport au premier trimestre 2001, à 1,436 milliard d'euros, au plus bas depuis deux ans. Au total, le chiffre d'affaires du groupe recule de 12%, se maintenant tout juste au-dessus de la barre des 7 milliards d'euros (7,014 milliards exactement). Estimations en baisse - Malgré ces baisses de chiffre d'affaires, Nokia est parvenu à maintenir des marges solides : le résultat d'exploitation pro forma atteint 1,286 milliard, soit une marge opérationnelle de 18,3%, supérieure à celle du premier trimestre 2001 (18,1%). Grâce à la performance de la division Mobile Phones, qui affiche une marge de 22,2%, en hausse sur le quatrième trimestre 2001, contre 10,2% seulement pour la division Networks. Le résultat net par action, lui, atteint 0,19 euro, supérieur aux dernières prévisions du groupe, qui s'établissaient entre 0,15 et 0,17 euro. Le bénéfice net recule de 12,5% à 915 millions d'euros.Pour le deuxième trimestre, Jorma Olilla, le PDG du groupe, reste néanmoins prudent : il table sur une croissance de 2 à 7% seulement des ventes globales. En janvier, il espérait encore renouer avec une croissance supérieure à 10%. Mais la hausse de 5 à 10% du chiffre d'affaires attendue dans les combinés ne compensera qu'en partie le recul anticipé de 5 à 10% des ventes d'équipements de réseaux. Nokia en profite d'ailleurs pour revoir à la baisse son estimation du marché mondial des combinés mobiles en 2002 : les ventes ne devraient pas dépasser 400 à 420 millions d'unités, au lieu des 420 à 440 millions attendus jusqu'à présent. Pour mémoire, les ventes 2001 avaient atteint 380 millions d'unités. Rechute en Bourse - Sur le marché du combiné, Nokia est confronté aux mêmes difficultés que ses concurrents : le retard pris par la troisième génération de téléphones mobiles ne permet pas aux constructeurs de compenser le ralentissement des ventes de combinés de deuxième génération. Une tendance dont Nokia espère compenser partiellement les effets en programmant plus de lancements de produits au premier semestre de cette année que sur l'ensemble de 2001. Au-delà des efforts de marketing, le leader mondial a décidé de réorganiser sa branche Mobile Phones en neuf "business units" correspondant à des segments précis du marché. Il s'apprête en outre à supprimer 625 emplois dans son usine du Texas. Les effectifs mondiaux du groupe ont déjà diminué de 2% au premier trimestre pour revenir à 52.875 personnes.Pour la suite de l'annnée, Nokia reste convaincu que la croissance retrouvera un rythme de "15% ou plus" au second semestre. La progression du chiffre d'affaires 2002 sur l'année ne devrait cependant pas excéder 4 à 9%. Le résultat par action du deuxième trimestre est attendu entre 0,18 et 0,20 euro et le groupe se dit "à l'aise" avec le consensus actuel de prévision du résultat annuel par action de 0,83 euro. La marge d'exploitation devrait se maintenir autour de 20% dans les combinés et autour de 10% dans les réseaux. La révision des prévisions de croissance pour le deuxième trimestre provoque une nouvelle rechute de l'action Nokia en Bourse : en clôture, le titre abandonne 11,44% à 20,60 euros, non loin de son plus bas de l'année, entraînant dans sa chute la plupart des acteurs du secteur. Ericsson - qui publiera ses propres résultats trimestriels lundi matin - abandonne 7,78% à 4,15 euros, Siemens 3,99% à 68,65 euros et Alcatel 2,12% à 15,69 euros. A New York, Motorola, qui avait publié lundi soir des résultats plutôt encourageants (lire ci-contre), cède au même moment 3,67% à 15,73 dollars.

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:08

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