JDS Uniphase n'est plus certain d'avoir touché le fond

La descente aux enfers a été brutale pour JDS Uniphase, elle pourrait maintenant se prolonger. Le fabricant canadien de fibres et composants optiques, qui estimait le mois dernier qu'il toucherait le fond sur la période janvier-mars, n'en est plus tout a fait sûr aujourd'hui. JDS, qui avait terminé l'exercice 2000-2001 sur une perte colossale de 51 milliards de dollars pour cause de dépréciation massive d'actifs et de restructuration au pas de charge, est en effet contraint d'admettre que la reprise des ventes pourrait attendre l'été. "Nous ne savons pas encore avec certitude où se situera le point bas" en termes de ventes, explique le directeur financier du groupe, Anthony Muller. "Nous disposions de prévisions indiquant que [le trimestre clos en] juin serait stable ou en légère hausse par rapport à mars, mais les mises à jour de ces prévisions indiquent qu'il pourrait ne pas en être ainsi". Comme il l'avait déjà annoncé en décembre, le groupe d'Ottawa prévoit que ses ventes pour le trimestre en cours seront inférieures de 5 à 15% à celles de son deuxième trimestre. En outre, JDS "continue de croire que la reprise à partir du point bas sera initialement modeste". Pas de quoi rassurer les observateurs du secteur et les investisseurs, qui risquent de se lasser d'attendre un redécollage qui prend, chaque trimestre, un peu plus de retard.JDS Uniphase, qui a divisé ses effectifs par deux l'an dernier, les ramenant à 11.000 personnes, a perdu 255 millions de dollars pro forma au cours du trimestre octobre-décembre, le deuxième de son exercice 2001-2002. La perte nette (après prise en compte des survaleurs, amortissements, coûts des programmes de stock-options, etc.) atteint 2,1 milliards, soit 1,60 dollar par action. Quant au chiffre d'affaires, à 286 millions de dollars, il reste en recul de 69% sur un an et de 13% sur juillet-septembre. Au final, le seuil point réellement positif à retenir de ces résultats trimestriels tient dans l'estimation des économies permises par le "programme global de réalignement", nom de baptême barbare du plan de restructuration drastique mis en application l'an dernier : d'un coût estimé de 900 à 950 millions de dollars, dont 851 millions ont déjà été inscrits dans les comptes, ce programme devrait générer des économies annuelles de 900 millions environ, soit 200 millions de plus que prévu initialement. Logiquement, l'action JDS Uniphase était sanctionnée vendredi sur le Nasdaq, chutant de 8,62% à la mi-séance à 7,21 dollars. latribune.f
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