Freelance.com, ou l'expertise informatique virtuelle

Internet aurait-il réussi à créer l'entreprise de demain ? C'est en tout cas l'impression que veut donner Freelance.com, qui fête cette année son sixième anniversaire. L'idée de départ était de fonder "une société de services informatiques, dont les forces vives reposeraient sur un volet de travailleurs free-lance", explique le président de la société Eric Delannoy. Par rapport à des SSII classiques, Freelance voulait en effet offrir à ses clients l'avantage d'être constamment adaptable, composant pour chaque mission des équipes sur mesure.Et sans Internet, cela n'aurait pas été possible, certifie Eric Delannoy, en tout cas pas de manière rentable. "On aurait pu faire ce métier sans Internet mais on n'aurait jamais gagné d'argent. Le réseau nous permet la réactivité et a favorisé le marketing viral", affirme Eric Delannoye. Aujourd'hui, 93.000 free-lance sont recensés dans la base de données de Freelance.Afin de trouver des clients, Freelance a commencé par se doter d'une garde rapprochée de 140 managers commerciaux, des free-lance issus du milieu des services. Une fois la mission vendue, le manager recrute une équipe piochée dans la base des CV. Pour convaincre à la fois ces managers de quitter un emploi stable et attirer des talents soucieux de leur liberté, Freelance promet à tous un partage de revenus plus intéressant que celui offert par les sociétés de services traditionnelles. "Les managers et la direction touchent 10% chacun du prix de la mission tandis que les autres freelance se partagent les 80% restant. D'habitude, seulement 50% du chiffre d'affaires est consacré à la masse salariale", indique le PDG, qui assure vendre ses services aux prix du marché.Internet fonctionne à la fois comme un outil de communication et de gestion. Il permet d'abord à Freelance de se faire connaître auprès des entreprises et des travailleurs indépendants. Quant aux managers commerciaux, ceux-ci restent en contact avec leurs équipes et publient sur le site des offres lorsqu'il recherchent des compétences plus rares.Ainsi, n'avoir que des free-lance permet à l'entreprise d'économiser énormément. Tout d'abord, ses coûts de structures sont très limités. Au centre de l'organisation, Internet est censé compenser l'absence physique des troupes dans les mêmes locaux. Mais surtout, Freelance n'a pas à rémunérer les consultants lorsqu'ils ne sont pas chez le client, comme c'est d'habitude le cas. "On ne garantit à personne la possibilité de travailler mais on n'oblige non plus personne à accepter une mission", affirme Eric Delannoye. D'ailleurs, sur les 93.000 personnes enregistrées dans la base, seulement 5 à 10% travaillent régulièrement. Après quelques années de mise à l'épreuve, Freelance, qui génère encore 80% de son chiffre d'affaires grâce aux services informatiques, s'est diversifiée vers les services en communication et le conseil. L'entreprise compte parmi ses clients Cegetel, Orange et Auchan pour l'informatique, Dassault Systèmes et Zebank pour certaines missions de communication. Actuellement présente dans cinq pays, elle a vendu pour 27,6 millions d'euros de missions en 2001 et affirme avoir été rentable en France pour la deuxième fois d'affilée. Elle y emploie seulement 12 personnes à temps plein. Cette année, Freelance ne s'est pas donné d'objectif chiffré mais veut continuer de croître dans un environnement évidemment moins favorable.
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