HP et Compaq prennent le risque d'une enquête approfondie de Bruxelles

Test grandeur nature pour les relations entre les Etats-Unis et l'Europe en matière de concurrence, la fusion entre Hewlett-Packard et Compaq devrait connaître un nouveau tournant le 31 janvier lorsque la Commission européenne rendra son premier verdict. Bruxelles devra dire, après plus d'un mois d'enquête préliminaire, si elle autorise l'opération ou si le projet des deux groupes nécessite d'ouvrir une enquête approfondie, procédure qui devrait durer quatre mois. Selon la procédure classique, les deux fabricants de PC avaient jusqu'à hier soir pour proposer à la Commission européenne des mesures d'accompagnement au projet, comme la cession de certains actifs par exemple. Mais les deux groupes n'ont finalement pris aucune mesure de ce type, contrairement aux attentes des observateurs, qui prévoyaient notamment des annonces de cession dans le stockage des données et la fabrication de serveurs où les deux groupes détiennent ensemble 40% de parts de marché. Cette décision de ne pas céder d'actifs peut résulter de deux analyses différentes. Première hypothèse: les deux groupes sont sûrs du verdict en leur faveur de la Commission, considérant que le marché européen compte assez d'intervenants pour que leur fusion n'entrave pas les règles de la concurrence. Deuxième hypothèse: ils peuvent penser qu'étant donné l'ampleur de l'opération, ils n'échapperont pas à un examen approfondi de quatre mois du projet par Bruxelles, quelles que soient les concessions qu'ils puissent offrir avant.En tout cas, si la fusion est autorisée, la Commission prendrait le contre-pied de sa décision sur le projet General Electric/Honeywell. En refusant la fusion de ces deux groupes américains, provoquant ainsi son abandon, elle s'était attiré de vives critiques aux Etats-Unis. Hormis les autorités de la concurrence - les instances américaines doivent également se prononcer - le projet de fusion est parallèlement menacé par les familles Hewlett et Packard, qui, n'étant pas majoritaires (les deux familles détiennent 18% des parts), tentent actuellement de convaincre les autres actionnaires de voter contre. Le vote devrait intervenir en mars (voir ci-contre).latribune.fr
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