"Le marché de l'intérim va rester tendu"

La Tribune.- Selon Manpower, le travail temporaire est dans une mauvaise passe aux Etats-Unis. Qu'en est-il en France ?Jean-Claude Bouveron.- Comme l'ont montré les dernières statistiques, le marché de l'intérim est également dans une situation délicate en France. Juin a été médiocre et sur le premier semestre le secteur s'est contracté de 9% en chiffre d'affaires et de 12% en volume. Cela tient à deux facteurs. D'abord, l'effet de base est défavorable. Par ailleurs, la reprise constatée au deuxième trimestre est plus timide qu'attendu et semble s'essouffler.Quelles sont vos perspectives pour le second semestre ?Les premiers indicateurs de juillet montrent qu'après un recul de 9,9% en juin, les effectifs se sont repliés de 6,3%. Je crois que la tendance va se poursuivre sur la fin de l'année. La situation va s'améliorer grâce à un effet de base plus favorable, mais dans l'absolu le marché du travail temporaire va demeurer tendu. Car les chefs d'entreprise font preuve d'attentisme, que se soit pour les emplois fixes ou temporaires. Le second semestre ne devrait donc pas compenser les mauvais chiffres des six premiers mois et, sur l'ensemble de l'année, le marché sera certainement en retrait par rapport à 2001. J'ajouterais que la visibilité, qui n'est pas l'atout du secteur, s'est encore réduite.Pourquoi les petits acteurs ont-ils mieux résisté que les mastodontes à la tempête boursière ?Par rapport à Vedior ou Adecco, Groupe Crit et Synergie ont des positionnements très différents. Ils sont quasiment absents des métiers comme le recrutement, très sensibles en cas de turbulences. Ils sont aussi moins actifs dans les spécialités comme les technologies informatiques et télécom, très affectées ces derniers mois. Enfin, ils ont relativement peu de grands comptes, lesquels sont plus à même de faire pression sur les prix. Leur clientèle de PME doit leur permettre de maintenir de plus fortes marges.Existe-t-il un espoir de rebond en Bourse ?Aujourd'hui, les cours ont pris en compte l'essoufflement de la reprise et ont annulé les anticipations du début d'année. Compte tenu de leur caractère cyclique, je pense que désormais les valeurs du secteur vont évoluer au gré de l'actualité et à peu près en ligne avec le marché. On ne peut donc pas tabler sur un réveil marqué des titres concernés dans un proche avenir.
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