"Le rythme de la croissance s'est infléchi"

La Tribune.- Les chiffres américains ne sont pas très rassurants. Est-on pour autant certain d'une rechute de l'économie américaine (double dip) ?Philippe Waechter. - La conjoncture mondiale s'est assombrie depuis le début de l'été. Aux Etats-Unis, les enquêtes auprès des directeurs d'achats (ISM) montrent que le rythme de croissance s'est infléchi. En Europe, les chiffres se dégradent surtout en Allemagne. La perception que l'on peut avoir est qu'une reprise a eu lieu jusqu'à la fin du printemps mais que depuis sa dynamique s'est infléchie sensiblement. Dès lors, la possibilité d'une double récession a ressurgi aux Etats-Unis. Les données dont on dispose laissent entrevoir une demande peu dynamique et donc une activité qui progresse à un rythme lent. Dans ce cadre, un chiffre négatif n'est pas exclu mais cela ressemblerait davantage à un aléa qu'à une tendance. Pour moi, un retour à la récession résulterait davantage d'un choc qui fragiliserait l'économie américaine. Le facteur sur lequel je porte mon attention est le secteur de l'immobilier dont les prix progressent toujours assez rapidement. Si ce marché se retournait, la probabilité d'une double récession serait très forte car il y aurait un effet de richesse sur le ménage moyen (dont le patrimoine est majoritairement investi en immobilier).La demande apparaît moins forte aux USA. Les ménages auraient-ils changé de comportement ?Depuis le début de l'année, on constate un rééquilibrage du comportement des ménages. Ils épargnent davantage. Le taux d'épargne a progressé de 1,5% en comparant les 7 premiers mois de 2002 et de 2001. Cela n'est pas négligeable et témoigne des interrogations que peuvent avoir les Américains sur l'évolution de la conjoncture. Cela s'observe également dans les indices de confiance qui restent à un bas niveau même s'ils sont loin des niveaux observés lors des récessions antérieures.Les marchés ont-ils intégré ces facteurs de risque ?La faiblesse du marché des actions traduit déjà l'incertitude de la conjoncture tant sur la fin 2002 que sur 2003. Le risque est désormais macro-économique et les opérateurs s'interrogent sur le scénario qui pourrait prévaloir dans les prochains mois. La déception par rapport à ce qui était anticipé au début de l'année 2002 accroît également le doute et l'incertitude.
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