Les introductions ont été globalement porteuses depuis un an

Les investisseurs semblent, actuellement, bouder les introductions. Mais qu'en est-il des groupes qui sont entrés sur le marché depuis un an ? Surprise: dans un marché pourtant déprimé, le bilan est plutôt positif. En effet, parmi les 17 groupes (10 en 2001 et 7 en 2002) qui ont été introduits depuis douze mois, 8 sont en progression par rapport à leur premier cours et surtout 12 d'entre eux ont surperformé le CAC 40 sur leur période de cotation. On peut même ajouter que deux titres ont égalé la performance de l'indice.L'autre enseignement de cet examen est que le fait d'avoir connu la crise du 11 septembre n'est pas forcément un handicap. D'ailleurs, 4 des 6 plus beaux succès en performance relative appartiennent à des sociétés introduites avant les attentats. Enfin, les baisses sont généralement assez limitées (la plus forte est de 30%) alors que les progressions sont nettement plus spectaculaires. Quatre actions affichent une hausse absolue supérieure à 35%, avec un record de 133% (voir tableau ci-dessous).Cette palme de la meilleure progression revient à Ginger, un groupe d'ingéniérie pour le BTP et les télécommunications qui a été introduit au Second marché le 20 novembre dernier. Depuis cette date son action est passée de 15 à 35,05 euros, alors que dans le même temps, le CAC 40 a perdu 4,9%. Bref, un investisseur qui aurait souscrit à l'introduction aurait plus que doublé sa mise de départ en 6 mois. Le titre n'a pratiquement pas évolué jusqu'en février, mais il a par la suite été porté par l'annonce de résultats en forte hausse (+80% pour l'exploitation) et par une politique d'acquisition qui lui permettra de conforter sa place de "leader dans l'Ingénierie de la qualité de la vie".La Banque Verte dans le vert. L'autre grande réussite de ces derniers mois est l'introduction du Crédit Agricole. Bénéficiant de l'envolée des banques françaises, jugées plus défensives et moins bien valorisées que leurs concurrentes anglo-saxonnes, le titre de la Banque Verte a gagné plus de 45% (en absolu et en relatif) depuis son introduction à 16,6 euros le 14 décembre 2001.Suivent d'autres beaux succès comme ceux de Tessi, spécialisé dans la saisie de données informatiques (+35% depuis son introduction en juillet dernier) et de Carrere Group. Le producteur et distributeur de films d'animations a en effet progressé de près de 40% depuis son arrivée sur le Nouveau marché le 13 juin 2001. Compte tenu du repli du CAC depuis un an, leur performance relative est encore plus impressionnante : respectivement 48 et 58%.S'il semble à première vue que ce sont les opérations ayant eu lieu l'an passé qui ont le mieux réussi, il convient également de ne pas oublier les très belles performances enregistrées par des groupes arrivés cette année sur le marché. Un parcours d'autant plus flatteur que certains d'entre eux sont cotés depuis moins de deux mois. C'est le cas d'Orpea qui avance de 23% depuis la mi-avril (le secteur de la dépendance semble très prometteur aux yeux des analystes) et des ASF, qui gagnent 15%. Et si le recul du CAC est moins prononcé depuis deux mois que depuis un an, ces deux groupes affichent tout de même des performances relatives de 28,5 et 21%.Il est également important de s'attarder sur le parcours de deux opérations qui ont été très médiatisées l'an passé : celles d'Euronext et de JC Decaux. Leurs performances absolues restent négatives (-0,54% pour le premier et -11% pour le second). Il est vrai qu'Euronext a souffert du repli des marchés et que JC Decaux a de son côté été affecté par la morosité du marché de la publicité. Toutefois, le bilan n'est pas totalement défavorable à ces deux groupes puisqu'ils ont tous deux surperformé le CAC : de 14% pour Euronext et de 4% pour JC Decaux. De plus grosses déceptions en 2002. Bien sûr, comme dans tout bilan, il y a des déceptions. Elle peuvent être modérées comme dans le cas de Nexans et Générale de Santé. Ces deux groupes ont perdu 18,5 et 16% depuis leur introduction en juin dernier, mais cette chute est équivalente à celle de l'indice-phare parisien. La déception peut aussi être totale. Et dans ce dernier cas, ce sont surtout les introductions de 2002 qui se distinguent. Les investisseurs n'ont notamment pas été fous d'Alain Afflelou. Le titre a perdu 10% depuis son arrivée à la Bourse en avril, pendant que le CAC 40 ne cédait que 3,38%. Malgré une décote sur la concurrence et la révision à la baisse des prétentions du groupe, des gérants ont jugé élevé le prix d'introduction, compte tenu du risque lié à la structure de franchise. Un risque accru par la personnalisation de la société, essentiellement due à la mise en avant de son très médiatique dirigeant.Moins médiatisé, Xilam Animation n'a guère mieux réussi. L'action du concepteur de dessins animés, introduite dans une période difficile (le 7 février 2002), a depuis lâché 6,7% tandis que le CAC reprenait 1,7%. Xilam pourra toujours se consoler avec les chiffres d'Archos, entré en Bourse une semaine plus tard. Le fabricant de périphériques pour ordinateurs a vu son action plonger de 29,5% (-28,14% en relatif). Le groupe avait pourtant choisi la prudence en visant le Second marché plutôt que le Nouveau marché. Mais cela n'aura pas suffi (dans une période où l'informatique n'a guère été à l'honneur), pas plus que les 46% de croissance affichés sur le premier trimestre 2002.Comme souvent en temps de déprime, l'effet psychologiques de ces "échecs" semble avoir bien plus d'impact sur le marché que la tendance générale. Car la dernière opération remonte à la mi-avril et il n'y a toujours pas d'introduction en vue à Paris...Olivier Decarre Ce bilan ne reprend que les introductions qui ont eu lieu sur un marché réglementé (et pas sur le Marché libre). Il ne recense pas, non plus, les inscriptions issues de transferts, de fusions (Arcelor) ou de scissions (Eridania Beghin-Say). Bien entendu, il ne s'agit pas de comparer, au sens strict, les performances entre elles, aucun des groupes n'ayant les mêmes durées de cotations, mais plutôt d'avoir un aperçu des performances dans l'absolu et en relation avec le marché. Les cours retenus ont été arrêtés le vendredi 24 mai 2002 en milieu de matinée.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.