"Les Obsar, un nouvel instrument de levée des fonds"

"La Tribune" - Vous venez d'arranger l'émission de 23,15 millions d'euros d'Obsar (obligations assorties de bons de souscription d'actions remboursables) pour Brime Technologies. En quoi ce produit est-il innovant ?Didier Duhem - Il est original car il permet de lever des fonds pour des sociétés qui veulent faire de la croissance externe, mais aussi pour des sociétés de secteurs plus traditionnels qui veulent améliorer le coût de leur dette. Brime Technologie se situe dans la première catégorie puisque ce spécialiste de l'externalisation de la recherche affiche un taux de croissance interne de 40 % qu'il porte à 80 % avec des acquisitions. Alors que Brime devait payer 1,2 fois le chiffre d'affaires de ses cibles il y a un an, les prix de cession ont été ramenés à 0,5 fois le chiffre d'affaires. Il se devait donc de lever des fonds pour profiter de la situation.Quel est l'avantage pour une entreprise traditionnelle ?En suivant les caractéristiques de l'opération Brime, elle peut emprunter à Euribor moins 30 points de base (1 point de base = 0,01 %), donc abaisser le coût de sa dette.Quel est le type d'investisseurs intéressé par ce genre d'émission ?Il y en a deux. D'un côté, les investisseurs obligataires ou les bilans bancaires qui sont rassurés par le caractère flottant du taux d'intérêt. De l'autre, les investisseurs à long terme, qui sont prêts à faire un pari à trois ou cinq ans sur l'évolution de Brime.Comment la société y trouve-t-elle son compte ?Nous avons obtenu de la COB le fait que l'émetteur puisse faire exercer le bon de souscription d'action au bout de trois ans si l'action a progressé de 50 % (call émetteur, sinon le bon de souscription est remboursé au prix de 0,01 euro). En cas d'exercice du bon au bout de trois ans, les sommes levées servent à rembourser l'obligation par anticipation.Quel est le potentiel pour ce produit ?Il existe une trentaine de sociétés technologiques réparties sur le Second Marché et le Nouveau Marché qui pourraient en bénéficier. C'est une véritable bouffée d'oxygène pour ce type d'entreprises qui pourront lever 6 à 8 millions d'euros. Pour les sociétés traditionnelles, on peut envisager des montants de l'ordre de 100 à 150 millions d'euros.Propos recueillis par Pascal Boulard.
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