Rébellion chez Castorama après l'offre de Kingfisher

Au vu du cours de clôture de Castorama mercredi soir (au-dessus du prix offert par Kingfisher), certains investisseurs semblaient miser sur un rejet de la proposition de rachat lancée par le groupe britannique, et sur un relèvement du prix. Ces anticipations ont été en partie confirmées un peu plus tard puisque, dans la soirée, une partie des minoritaires de Castorama ont annoncé leur opposition au projet de rachat.Ces actionnaires sont réunis au sein de la société en commandite par action Castorama Dubois Investissement (CDI), holding de tête de Castorama. Selon Kingfisher, ils ne représentent pas la totalité des minoritaires de Castorama (45% du capital) mais seulement 10%. Les opposants au projet disent quant à eux représenter "les intérêts de l'ensemble des actionnaires minoritaires de CDI". Ils estiment que Kingfisher ne s'est pas conformé aux accords statutaires définis en 1998, quand le Britannique était entré au capital du spécialiste français du bricolage. "La procédure de rachat des minoritaires de CDI initiée par Kingfisher ne respecte pas les dispositions statutaires en ce que Kingfisher devrait disposer des pouvoirs et des moyens financiers de réaliser l'OPA au moment où elle initie la procédure, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui", note un communiqué.En outre, les minoritaires ne mentionnent pas officiellement le prix de 67 euros par action (voir ci-contre) comme source de litige. Mais selon des sources proches évoquées par Reuters, trois conditions essentielles étaient également requises: une offre en cash, un prix intégrant une prime de contrôle et un prix validé par une banque internationale. Or, selon ces sources, une estimation par une grande banque obligerait Kingfisher à revoir à la hausse le montant de son offre. Du coup, le tribunal de commerce de Lille a été saisi pour faire respecter la procédure.Si la rébellion a pris une telle importance, c'est notamment parce que ces minoritaires comptent parmi eux Jean-Hugues Loyez, le président de Castorama. "La procédure à observer pour lancer cette offre est très précisément définie dans notre statut de société en commandite. S'il ne la respectait pas, Kingfisher pourrait avoir acquis 90% des actions et ne pas détenir pour autant le pouvoir", ont observé ces mêmes dirigeants lors de l'assemblée annuelle des actionnaires minoritaires qui se tenait ce jeudi.Du côté de Kingfisher, on se défend en indiquant, via un porte-parole: "on va respecter la procédure. La convocation d'une assemblée générale, qui se prononcera sur l'offre, est prévue et ensuite, nous ferons appel à une banque pour estimer l'offre". Le groupe ajoute que la participation de grands établissements à son augmentation de capital prouve qu'il disposera des moyens financiers nécessaires à l'opération.En Bourse, les investisseurs voient en cet affrontement la possibilité d'obtenir un meilleur prix des titres Castorama. C'est pourquoi l'action reste au-dessus des 67 euros offert par Kingfisher, même si elle cède 0,15% à 67,40 euros en clôture. Toutefois certains analystes appellent à la prudence car plusieurs risques pèsent sur le titre Castorama. Tout d'abord, Kingfisher pourrait ne pas souhaiter surenchérir ou ne pas le faire dans des proportions jugées suffisantes par les actionnaires de Castorama. Il se pourrait aussi que la justice rejette le projet d'OPA et que Kingfisher abandonne tout simplement ses ambitions. Des scénarios qui entraînerait très certainement une baisse du titre.latribune.f
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.