"Prime de guerre de 2 à 3 dollars sur le baril de pétrole"

"La Tribune" - Les cours du pétrole évoluent autour de 25 dollars. Ce niveau peut-il être maintenu durablement ?Jean-Bernard Guyon - La probabilité est faible. Dans l'immédiat les cours sont soutenus par la dynamique de croissance de l'économie américaine. Elle induit une logique de reconstitution des stocks. Une fois reconstitué, le cours du baril aura tendance à baisser. Le reflux des cours sera d'autant plus significatif que le jeu spéculatif des hedge funds et autres fonds d'investissement devrait logiquement se calmer. Moyennant quoi, les prix de l'or noir pourrait redescendre aux environs de 22 dollars, voire 20 dollars le baril au deuxième trimestre.La menace d'un nouveau conflit militaire en Irak déclenché par les Américains n'aurait donc pas d'impact sur les prix ?Au cours actuel, la prime de guerre est de l'ordre de 2 à 3 dollars. Même si les Américains ne peuvent plus reculer et se trouvent désormais acculés à intervenir en Irak, il leur sera manifestement difficile de déclencher un conflit armé en territoire irakien compte tenu de l'absence de soutien, notamment dans la région du Golfe.En attendant, l'évolution du marché pétrolier semble profiter pleinement à la Russie ?La Russie cherche à retrouver son rôle de numéro un mondial avec une production de 9 millions barils par jour. D'autant que le pétrole est devenu pour Moscou un élément clé de son développement économique. La Russie est dans une situation paradoxale. Ses compagnies sont indépendantes mais l'Etat contrôle le transport par le biais des pipe-lines. Une certitude : le prix actuel du pétrole est une aubaine car elle lui permet de reconstituer ses réserves de devises.En Bourse, quelle position faut-il adopter au regard des compagnies pétrolières ?Les cours des valeurs pétrolières se sont bien appréciées depuis le 11 septembre. En bonne logique, il faut aujourd'hui s'attendre à des prises de bénéfices sur le secteur. D'un autre côté, dans l'indice MSCI, le secteur représente environ 6 %. Aussi, quitte à conserver des valeurs pétrolières en portefeuille, mes préférences en Europe se portent sur Total Fina Elf et ENI, plutôt que sur une société comme Royal Dutch qui n'a pas suffisamment investi et a raté son entrée sur le marché du gaz aux Etats-Unis.
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