"Nous voulons entendre davantage les directeurs financiers"

La Tribune.- Quelle stratégie adoptez-vous en ces temps troublés?Christophe Besson.- On ne peut considérer l'environnement des marchés, des taux et de l'économie en général sans s'inquiéter. De plus, il est difficile de se positionner en termes sectoriels, car nous n'avons pu prévoir l'évolution de certains secteurs, comme la bonne tenue des produits de base européens par exemple. Il faut donc regarder dossier par dossier. Avec la baisse actuelle, on n'a même plus à choisir entre valeurs spéculatives et valeurs défensives. Il reste simplement à faire des projections sur un retour de la confiance dans certaines valeurs que l'on maîtrise. Il faut se poser la question: "Combien de temps et jusqu'où puis-je supporter le manque de confiance sur ce titre?".Aux niveaux de cours actuels, peut-on attendre des OPA?Oui dans l'absolu, quand on regarde les prix des sociétés. Mais en pratique, les rapprochements entre sociétés trop en vue sont délicats en ce moment du fait des craintes sur les dettes et de la défiance vis-à-vis des pratiques comptables. L'utilisation du levier de la dette pour réaliser des acquisitions sans détruire de la valeur boursière était à la mode ces dernières années. Ce n'est plus le cas actuellement. Aujourd'hui, on s'aperçoit que l'on aurait préféré que France Télécom paye en papier!Quelles méthodes de valorisation privilégier?Les ratios relatifs (PER, Valeur d'entreprise/Résultat d'exploitation...) sont toujours d'actualité pour pouvoir comparer les sociétés entre elles. Mais le modèle de Gordon-Schapiro selon lequel la valeur d'une entreprise est égale à la somme des dividendes futures actualisés est un violent mais nécessaire retour au sources. Reste à choisir un taux d'actualisation compte tenu des écarts de rendement sur le crédit!Que vous inspire l'affaire WorldCom?Il faut améliorer l'information des sociétés, car si des choses échappent aux analystes, ces derniers n'y peuvent finalement pas grand chose. Nous attendons plus d'informations, plus franches, et plus d'explications sur les engagements liés aux acquisitions. Lors des fusions, de plus en plus complexes, nous aimerions entendre plus les directeurs financiers, et pas seulement sur des questions de stratégie! Cependant la comptabilité offre parfois des possibilités d'interprétation qui deviennent des scandales, surtout lorsque les cours baissent...
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