C'est une bien désagréable surprise qu'ont eue ce matin les investisseurs en découvrant les résultats trimestriels de Technip-Coflexip. Le groupe d'ingéniérie pétrolière a en effet divisé par deux son résultat net, avant amortissement des écarts d'acquisition et exceptionnels, à 16,1 millions d'euros contre 31,8 millions il y a un an. Pourtant, il a plutôt bien résisté en termes d'activité avec un chiffre d'affaires de 1,075 milliard d'euros (-1,3%). Mais au cours de la période c'est surtout la rentabilité qui a été mise à mal, comme en témoigne l'Ebitda (proche de l'EBE), en repli de 33% à 72 millions d'euros.Toutes les branches d'activité du groupe ont souffert. Ainsi la marge d'Ebitda de l'offshore est passée de 13,5 à 8,9%, celle de l'onshore de 8,2 à 5,5% et celle du pôle industries de 3,4 à 1,5%. Ce qui au global donne une marge de 6,7% pour le groupe alors qu'elle atteignait la barre des 10% au premier trimestre 2001. Pour expliquer cette dégradation, Technip-Coflexip met notamment en avant la "faible activité en Mer du Nord où le ralentissement saisonnier a été aggravé par une météorologie particulièrement défavorable ainsi que par un tassement conjoncturel dans le secteur norvégien". Il insiste aussi, pour les divisions onshore et industrie, sur l'état d'avancement des projets: "en phase initiale (ingéniérie), on ne comptabilise que des marges très limitées". Ces marges s'améliorent ensuite à mesure que l'achèvement approche. Toutefois, le retour à la croissance dans les branches onshore et industrie ne devrait pas être pour un avenir proche. "Pour l'ensemble de l'année 2002, le chiffre d'affaires pourrait connaître un tassement de l'ordre de 10% comparé à 2001, en raison du ralentissement des prises de commandes observé au cours des deux années précédentes, cependant que la plupart des grands contrats en cours seront encore éloignés de leurs dates d'achèvement. En conséquence, la marge opérationnelle pourrait s'établir dans un palier de 4% à 5% contre 6% à 7% en 2000 et 2001", précise le communiqué. Une baisse qui devrait, selon la société, être compensée par la croissance de 10% et la marge opérationnelle de 12 à 14% attendus dans l'offshore. Mais, au global, cela traduit tout de même une baisse des objectifs du groupe. Ainsi, le chiffre d'affaires annuel devrait être similaire à celui de l'an passé (4,9 milliards d'euros), contre une précédente estimation de 5 milliards d'euros. L'Ebitda devrait, lui aussi, être équivalent à celui de 2001, soit une marge de 9%, alors que Technip-Coflexip attendait auparavant un chiffre compris entre 10 et 12%. Le retour à une croissance forte, tant dans les activités marines que terrestres, n'est pas prévu avant 2003. Les analystes se sont montrés plutôt décontenancés par cette publication. On notera par exemple que Dexia est passé d' "achat" à "alléger" et KBC Securities a tout simplement suspendu sa recommandation dans l'attente de la conférence téléphonique prévue aujourd'hui. Une méfiance partagée par les investisseurs puisqu'en fin d'après-midi, le titre décroche de 19,2% à 127,50 euros, et tombe par conséquent dans le rouge en termes de performance annuelle (-15%).

latribune.fr

20 Oct 2008, 5:13

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