Après la délivrance hier soir par la COB (Commission des opérations de Bourse) du visa indispensable au lancement officiel de l'opération, Bercy a dévoilé en fin de matinée les conditions financières de la mise sur le marché de 49% du capital d'Autoroutes du Sud de la France (ASF), qui deviendra à la fin du mois le premier exploitant d'autoroutes coté de l'Hexagone. Le ministère de l'Economie et des Finances a donc annoncé que la fourchette de prix serait de 21 à 24,50 euros par titre pour les particuliers et de 22 à 25,50 euros par action pour les investisseurs institutionnels. Le prix de vente définitif sera fixé le 27 mars et les premières négociations auront lieu le lendemain, précise Bercy. Pour attirer les particuliers, l'offre leur garantit que les ordres passés durant la période de réservation - soit jusqu'au 23 mars inclus - seront soit intégralement servis à concurrence de 3.000 euros, soit au moins deux fois mieux servis que ceux qui auront passé un ordre après le 23 mars. Bercy souligne que la répartition entre l'offre à prix ouvert (OPO) réservée aux particuliers et le placement garanti auprès des institutionnels pourra varier entre 30 et 70% du nombre total de titres offerts, avec un objectif de 50%. L'Etat devrait retirer entre 1,5 et 1,9 milliard d'euros de l'opération. Il met en effet sur le marché 69,5 millions de titres ASF, mais prévoit une clause de réallocation (greenshoe) qui pourrait porter le nombre de titres cédés à 75,5 millions. Parallèlement, une augmentation de capital de 800 millions d'euros est prévue, qui aboutira à la mise sur le marché d'environ 35 millions d'actions supplémentaires. Les salariés d'ASF sont autorisés à souscrire à hauteur de 2,45% du capital. C'est à l'issue de l'ensemble de ces opérations (cession de titres par l'Etat, augmentation de capital de 800 millions d'euros et offre réservée aux salariés) que la part détenue par l'établissement public Autoroutes de France sera ramenée à 51% du capital.ASF, qui exploite 2.794 kilomètres d'autoroutes et en construit actuellement 318 autres, soit un peu plus du tiers du réseau autoroutier français, a réalisé l'an dernier un résultat net de 218,4 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 1,93 milliard d'euro, en hausse de 2,2% et généré à 98% par les recettes de péages. L'augmentation de capital lancée à l'occasion de l'entrée en Bourse doit notamment lui permettre de réduire sa dette, qui atteindra encore 7,5 milliards d'euros. Le ratio endettement/capitaux propres (gearing) atteindra encore 270%, mais le groupe entend le ramener à 200% d'ici à 2005.Parmi les autres objectifs financiers affichés par le groupe figure notamment, pour le court terme, la relance de la politique de dividende après la pause marquée en 2001 : ASF devrait ainsi distribuer l'an prochain à ses actionnaires 40% du bénéfice net consolidé 2002. Ses dirigeants affichent enfin leur volonté d'améliorer le ratio de couverture des frais financiers (421 millions d'euros l'an dernier) par l'Ebidta (excédent brut d'exploitation) de 2,7 à 3,3 d'ici 2005.

latribune.fr

20 Oct 2008, 6:17

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