Bouygues monte au capital de Bouygues Telecom

Bouygues accroît sa position dans les télécoms. Le conglomérat a en effet annoncé vendredi matin le rachat à E.ON de 5,8% du capital de Bouygues Telecom. L'opération, réalisée à un prix de 143,23 euros par actions, s'élève au total à 334,4 millions d'euros.Actuellement, Bouygues détient 67,1% de sa filiale. Sa participation devrait donc passer à "71,7 ou 72,9% selon que les autres actionnaires de Bouygues Telecom auront exercé ou non leur droit de préemption", précise un communiqué.Simultanément, Bouygues va acheter à E.ON 7,5% des prêts d'actionnaires pour une valeur nominale de 45,8 millions d'euros.Bouygues assure que sa situation lui permet "d'assurer le financement de ces acquisitions sans émission d'actions nouvelles ou d'obligations convertibles" et ajoute que la transaction "ayant une incidence sur le résultat net est relutive dès 2003"'.Dans un deuxième temps, Bouygues pourra encore accroître sa participation. Car l'accord conclu avec E.ON octroye aussi à Bouygues une option d'achat sur les 10,1% de Bouygues Telecom restant à l'Allemand. Elle sera exerçable du 1er avril 2003 au 14 octobre 2005. "Le prix d'exercice de cette option est égal à 143,23 euros par action majoré d'un complément calculé à 4,5% l'an à compter du jour de la cession décrite ci-dessus", souligne Bouygues. Plus simplement, Bouygues devra payer 670,7 millions d'euros s'il n'exerce son option que fin 2005.Bref, à terme, Bouygues aura la possibilité de détenir entre 80 et 83% de sa filiale selon que les autres actionnaires auront exercé ou non leur droit de préemption. Une montée au capital qui pourrait lui coûter jusqu'à 1,16 milliard d'euros, en incluant les divers rachats de prêts d'actionnaires également prévus par l'accord.Pour Bouygues, l'intérêt de cette opération est bien entendu d'accroître sa main-mise sur une filiale de plus en plus profitable. Certes, sa part de marché générale décline depuis plusieurs mois. Mais cela est surtout dû à la volonté du groupe d'assainir sa base de clientèle, c'est-à-dire de s'orienter plus largement vers les forfaits (plus rentables) au détriment des cartes prépayées. D'ailleurs, la stratégie s'avère efficace. Au premier semestre 2002, c'est bien Bouygues Telecom, avec un résultat d'exploitation passé de -15 à 153 millions d'euros, qui a été la principale raison de l'augmentation des résultats de l'ensemble du groupe. C'est certainement pour cela que l'accord annoncé aujourd'hui valorise le groupe de téléphonie à quelque 5,76 milliards d'euros.Vendredi soir, l'action Bouygues gagne 0,67%, à 25,50 euros, dans un marché en baisse.
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