France Télécom s'envole sur un projet d'émission obligataire

Les perdants d'hier seraient-ils en passe de devenir les gagnants d'aujourd'hui en Bourse? C'est ce que l'on peut se demander à la vue des palmarès. Car ceux qui étaient en queue de peloton en 2002 (comme Alcatel et Cap Gemini) occupent cette année les premières places. Et le phénomène est encore plus visible du côté de France Télécom. Boudée l'an passée par les investisseurs, l'action est le pari gagnant de ce début d'année. La hausse de 11,11%, à 24 euros, qu'elle affiche ce lundi à la clôture lui permet de porter ses gains annuels à 44%.Plusieurs facteurs expliquent ce brusque retour en grâce. En premier lieu, le succès du groupe sur le marché obligataire y contribue largement. En décembre, alors qu'il n'envisageait de lever que 1,5 milliard d'euros pour son retour sur l'obligataire, le groupe a finalement recueilli 3 milliards d'euros. Un succès qui a fait figure de "vote de confiance au nouveau management", disait un banquier. Bref, l'opération a permis de constater un net regain de confiance du marché concernant les finances du groupe.Et profitant de son nouveau statut, l'opérateur ne s'arrêtera pas là. C'est dans ce but que France Télécom, qui entend lever 6 milliards d'euros au total en 2003, a annoncé, vendredi, avoir mandaté BNP Paribas, Citigroup, SSSB, Deutsche Bank, HSBC et Morgan Stanley. Les chefs de file ont indiqué lundi matin que l'opération, lancée cette semaine, comportera deux tranches (2007 et 2013) et portera sur 3 milliards d'euros. Les conditions seront connues avant la fin de la semaine. Un peu plus tard, l'opérateur a indiqué lors d'une conférence téléphonique qu'il ne ferait pas d'autre émission en euro au cours de l'année.A plus longue échéance, c'est-à dire de 2004 à 2005, ce sont neuf milliards d'euros qui devraient être levés. Mais France Télécom a ajouté qu'il pourrait ne pas faire d'émission en 2004 s'il parvenait à négocier une facilité de crédit bancaire.Dans ces conditions, l'opérateur a ajouté qu'il n'avait pas besoin et n'avait pas l'intention d'utiliser l'avance de neuf milliards d'euros proposée par l'Etat, ce qui écarte la perspective d'un éventuel conflit avec Bruxelles, qui voulait enquêter sur cet apport de fonds publics.Autre motif de satisfaction pour le marché: les émissions obligataires réalisées par le groupe permettent d'éloigner le spectre d'une augmentation de capital dilutive. "L'émission obligataire va faire reculer l'échéance de leur dette cette année, mais aussi Thierry Breton a fait un road show à Paris où il a indiqué qu'ils n'auront pas besoin de lancer une augmentation de capital immédiatement", précise un vendeur cité par l'AFP. Si son succès sur l'obligataire est confirmé, France Télécom devrait donc avoir le loisir d'attendre que son cours soit plus élevé pour augmenter son capital.Enfin, une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, Goldman Sachs a relevé sa recommandation sur l'opérateur de "sous-performance" à "performance en ligne", estimant que les perspectives des opérateurs européens s'améliorent.Néanmoins, certains se veulent encore prudents. C'est notamment le cas de CCF HSBC qui estime que "France Télécom est en train de mener à bien la partie la plus facile de son plan". Pour l'intermédiaire, "la pression sur les revenus n'a pas disparu au Nouvel an. La concurrence gagne toujours des parts de marché sur le marché local et le dégroupage de la boucle locale s'accélère".Les filiales se distinguent égalementS'ils reviennent sur France Télécom, les investisseurs s'intéressent aussi à ses filiales. Orange gagne 3,19%, Wanadoo 2,34% et Equant plus de 16%. Le marché mise sur un prochain rachat des minoritaires par la maison-mère. "Il est évident que France Télécom compte procéder à un moment à un rachat des minoritaires chez Orange et Wanadoo. Mais cela ne se fera pas tout de suite. Il faut une loi permettant que la participation de l'Etat passe sous la barre des 50%", note un analyste cité par Reuters.
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