Poussée de fièvre sur le marché de l'emploi

Après un recul artificiel en juillet - la baisse de 0,2% enregistrée était due à des changements de méthode -, le chômage s'inscrit à nouveau en hausse. En août, le nombre de demandeurs d'emplois a augmenté de 0,5%, soit 11.300 chômeurs de plus. Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT), calculé différemment, reste stable à 9,6%, selon les chiffres du ministère du Travail. Sur un an, le nombre de chômeurs de catégorie 1 (immédiatement disponibles à la recherche d'un emploi à durée indéterminée et à temps plein), qui sert de baromètre officiel, a augmenté de 5,9%. Le chômage de catégorie 1+6 (prenant en compte les demandeurs d'emploi ayant exercé une activité occasionnelle ou réduite de plus de 78 heures dans le mois) s'accroît également de 0,3% sur le mois et de 5,4% par rapport à août 2002. La hausse du chômage au mois d'août touche davantage les femmes (+0,8%) que les hommes (+0,1%). Le chômage des jeunes de moins de 25 ans recule de 0,8%, mais celui des plus de 50 ans augmente de 0,8%. Le chômage de longue durée (demandeurs inscrits depuis au moins un an à l'ANPE) poursuit sa progression (+1,0%), tandis que le nombre de chômeurs inscrits depuis plus de trois ans augmente de 0,8%. Après un premier semestre très faible - croissance de 0,1% au premier trimestre et contraction de 0,3% au deuxième -, la France peine à accrocher le wagon de la reprise initiée aux Etats-Unis. Les entreprises continuent de restaurer leur profitabilité en ajustant leurs effectifs soit au travers de plans sociaux, soit en négociant individuellement des départs. Deux chiffres témoignent de ces mouvements: d'une part la hausse de 1,1% des entrées à l'ANPE consécutives à un licenciement économique, d'autre part l'augmentation de 4% des licenciements autres que pour motif économique.Même si le moral des industriels semble un peu mieux orienté - l'indicateur synthétique du climat des affaires publié par l'Insee a gagné un point à 93 en septembre -, la conjoncture économique reste fragile et il paraît très prématuré d'envisager une amélioration sur le front du chômage. Laure Maillard, économiste chez CDC-Ixis, table sur un taux de chômage en France de 9,9% à la fin de l'année. Pour sa part Philippe Waechter, directeur des études économiques chez Natexis Asset Management, n'est guère plus optimiste. Il estime qu' "en l'absence d'un redressement rapide de la demande au troisième trimestre (et compte tenu des chiffres de consommation dont on dispose) la croissance sera voisine de 0% au troisième trimestre et de ce fait, la croissance moyenne attendu par le gouvernement est inaccessible (0,5%)". Selon lui, elle sera plutôt comprise entre 0,2 et 0,3% pour l'ensemble de l'année.
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