Léger recul des dépenses de consommation des Français

Bien qu'en léger retrait, les dépenses de consommation des Français démontrent une très nette capacité de résistance. En janvier, les dépenses des ménages en produits manufacturés ont reculé de 0,2%, après une hausse de 1,8% enregistrée en décembre. Cette baisse du mois dernier est moins importante que ne le craignait la majorité des économistes: ces derniers tablaient plutôt sur un recul de 0,5%. Par ailleurs sur un an, les dépenses de consommation affichent une hausse de 2,5%, prouvant une fois encore que les Français, par leur consommation, sont le principal soutien d'une croissance anémiée.En janvier, la baisse des dépenses de consommation est largement imputable au recul des achats d'automobiles de 4,7% après +3,0% en décembre. A l'inverse, pour le seul champ du commerce, à savoir hors automobiles, pneus, pièces détachées et produits médicaux, les dépenses de consommation des ménages en France en janvier ont augmenté de 1,2% par rapport à décembre (après une hausse de 1,8% le mois précédent), soit une progression de 4,4% par rapport à janvier 2002. L'embellie est particulièrement notable sur les achats en biens d'équipement du logement: +2,7% en janvier par rapport au mois précédent, où ils avaient connu "un repli passager", note l'Insee. Quant aux dépenses des ménages français en textile et en cuir, elles ont augmenté en janvier de 1,3%, "après correction de l'effet de la concentration des soldes sur le mois de janvier", relève également l'institut. Les ménages, malgré le flux quasi ininterrompu de mauvaises nouvelles économiques (plans sociaux, fermetures d'usines, hausse du chômage...) et les incertitudes liées à la question irakienne, n'ont donc pas décidé, au moins pour l'instant, de réduire drastiquement leur train de vie. Ils ont sans doute trouvé un encouragement dans la relative sagesse de l'inflation le mois dernier. Selon les chiffres définitifs publiés également ce matin par l'Insee, les prix à la consommation ont augmenté de 0,2% en janvier, ramenant à 2% le rythme de l'inflation sur an contre 2,3% en décembre. Cette décélération est le résultat d'un effet de base important puisque le mois de janvier 2002 s'était caractérisé par une forte hausse des prix imputable à la fois à une flambée des tarifs dans les produits frais et au passage à l'euro.Reste à savoir si cette résistance des ménages se poursuivra dans le temps. Les dernières enquêtes relatives au moral des Français ont montré un net fléchissement de la confiance. Par ailleurs, le niveau actuel des prix du pétrole et le renchérissement induit des tarifs énergétiques risquent de peser sur le pouvoir d'achat des ménages. Dans ce contexte, et avec en filigrane une dégradation attendue du marché de l'emploi, il ne paraît pas impossible que les Français finissent par jeter et l'éponge et resserrent un peu les cordons de la bourse.
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