L'immigration appelée au chevet de l'économie française

Avec la montée du chômage observée ces derniers mois, le débat sur la nécessité pour la France de recourir à l'immigration pour notamment pallier le vieillissement de sa population a été occulté. Dans un projet d'avis dévoilé lundi, le conseil économique et social (CES) remet cette question sous les feux des projecteurs. Ce projet, qui doit être soumis au vote mercredi, recommande d'autoriser une immigration de travail "maîtrisée et organisée". Alors que l'immigration économique a été officiellement interrompue en France en 1974, ce projet d'avis pourrait susciter quelques remous. Cela avait été le cas en 2000 après la publication d'un rapport de la chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP) qui préconisait ouvertement une relance de l'immigration. Selon le projet d'avis du CES, face au risque de pénurie de main d'oeuvres observée dans certains secteurs (maraîchage, pêche, construction navale, BTP...) et en raison du vieillissement programmé de la population française, il faut ouvrir les voies légales d'entrées aux immigrants non européens ayant un "projet migratoire", qu'il s'agisse d'une recherche d'emploi ou de l'amélioration de leurs connaissances professionnelles. Pour Michel Gevrey, rapporteur de ce projet d'avis, "une immigration légale, régularisée et contrôlée procure des recettes et diminue les coûts sociaux". Plus globalement le CES estime que l'immigration "peut contribuer dans les décennies à venir à la croissance économique, au développement de l'emploi, au financement des retraites et à la protection sociale". Pour faciliter ces candidatures, le projet d'avis du CES préconise l'instauration d'un visa à durée définie pour les personnes à la recherche d'un emploi ou ayant un autre projet migratoire. Actuellement, un étranger, non originaire de l'Union européenne, ne peut être autorisé à s'installer en France que s'il a déjà une offre d'emploi, une possibilité restreinte car il faut prouver qu'aucun autre européen n'a postulé à l'emploi revendiqué.Pour étayer sa position, le CES s'appuie sur une étude de l'Insee qui préconie une progression de 10.000 nouveaux migrants par an pour atteindre 150.000 en 2010, stabilisée ou non jusqu'en 2020 en fonction de l'évolution de la population active.
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