Ce plan devra, déjà, être voté par le Congrès. Et l'idée qu'un Congrès, fort de sa majorité républicaine toute neuve, accepterait de l'entériner sans battre un cil est enterrée depuis quelques jours. Au contraire, les observateurs pensent de plus en plus que cela ne sera pas une partie de plaisir. Du coup, la montagne pourrait accoucher d'une souris, autrement dit, d'un plan autrement moins massif. Car non seulement les Démocrates ont tiré à boulets rouges avant même l'annonce, et ont persisté ensuite - le chef de file des élus au Sénat a taxé le plan "de stimulus pour les riches et de sédatif pour les autres" - mais aussi parce que c'est maintenant au tour de certains Républicains de faire la fine bouche. On murmure que les ultra-conservateurs ne voient pas d'un bon oeil le coup de pouce offert aux ménages à revenus modérés... Mais surtout, des poids lourds comme John McCain, dont on sait le peu d'amitié qu'il porte à George Bush, ont déjà exprimé le fait qu'ils n'étaient pas d'accord avec une partie du plan et particulièrement avec la proposition de supprimer l'impôt sur les dividendes. D'autres, tel le président de la commission des Finances du Sénat, Charles Grassley, se sont déclarés ouvertement dubitatifs sur la possibilité de faire accepter une telle suppression par le Congrès, et enfin, certains demandent à ce que George Bush retire dès maintenant cette proposition. En outre, les allusions au déficit abyssal que va connaître le Trésor américain commencent à être de plus en plus insistantes... Bref, le président Bush, qui avait réussi, pour le passage de ses réductions d'impôts de 2001, à faire basculer 12 Démocrates dans le camp républicain, aura clairement la tâche plus difficile cette fois-ci, puisqu'il devra en plus convaincre dans son propre camp. De ce fait, selon les règles du Sénat, les Démocrates pourraient aisément enliser une partie des propositions. De toute façon, le passage en totalité ou en partie du plan devrait prendre au mois six mois.

latribune.fr

20 Oct 2008, 0:23

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