L'euro n'est plus qu'à quelques encablures de son plus haut historique contre le billet vert, à savoir 1,1933 dollar atteint à la fin du mois de mai dernier. Cet après-midi, l'euro a touché un plus haut de plus de trois mois à 1,1737 dollar. En fin de journée, la monnaie européenne a quelque peu reculé pour s'afficher à 1,1659 dollar vers 18 heures 30.Tombé à 1,0784 dollar le 3 septembre, l'euro s'est depuis très nettement apprécié, gagnant plus de 8%. Plus qu'une hausse de la monnaie européenne, ce mouvement traduit une glissade du billet vert non seulement par rapport à l'euro mais aussi par rapport au yen. Le mouvement baissier du dollar a été conforté par la teneur du communiqué publié par les membres du G7 le 20 septembre dernier à Dubai.Dans ce texte, les sept pays les plus industrialisés du monde appelaient à un marché des changes plus flexible, une critique implicite des autorités monétaires asiatiques qui cherchent à avoir une monnaie faible pour soutenir leurs exportations. Aux Etats-Unis, des voix se sont élevées afin de dénoncer cette situation qui selon eux conduit à une dégradation du tissu industriel américain. Depuis 2000, l'industrie aux Etats-Unis a vu la destruction de plus d'un emploi sur six. Dans ce contexte, les industriels réclament l'abandon de la politique du dollar fort. Même si officiellement, les autorités américaines démentent chercher à faire baisser le dollar, il semble qu'ils aient été entendus. Reste à savoir si une dépréciation du dollar redonnera à l'industrie et aux produits américains la compétitivité désirée. Les chiffres du PIB au deuxième trimestre ont montré que l'accélération de la croissance avait été encore une fois très gourmande en importations (+8,8%) et ce malgré la très nette dépréciation du billet vert face à l'euro durant cette période.Pour de nombreux observateurs, le potentiel d'appréciation de l'euro vis à vis du billet vert n'est pas épuisé. Ainsi, les économistes de Morgan Stanley ont revu en fin de semaine dernière leurs prévisions. Ils estiment désormais que l'euro devrait toucher 1,19 dollar à la fin de l'année et que le cours moyen de la monnaie européenne sur 2004 s'établirait à 1,20 dollar. A un tel niveau, l'activité dans la zone euro aurait bien des difficultés à rebondir. L'Allemagne et la France, où la demande interne est très déprimée, auraient beaucoup à perdre d'un tel scénario qui pèserait sur les exportations de la zone. Nul doute que dans ce contexte, les regards se tourneraient vers la Banque centrale européenne.

latribune.fr

19 Oct 2008, 23:56

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