Le FMI donne de l'air à l'Argentine

Le Fonds monétaire international n'a pas tenu rigueur à l'Argentine de son coup de force de mardi. Ce jour là, Buenos Aires refusait d'honorer une échéance de 2,9 milliards de dollars d'arriérés, signant ainsi le plus important "défaut" de l'histoire du FMI. Malgré cette décision, le Fonds et l'Argentine ont maintenu des discussions et sont parvenus à un accord qui doit encore recevoir un feu vert formel du conseil d'administration du FMI.Selon les termes de ce compromis, l'accord va permettre de reporter après la fin 2006 le remboursement du capital de 21,6 milliards de dollars d'emprunts dus aux institutions multilatérales (12,5 milliards au FMI, 5,6 milliards à la Banque mondiale et à la Banque interaméricaine de développement et 3,5 milliards de dollars au Club de Paris). Buenos Aires ne paiera que les seuls intérêts de ces emprunts, soit 2,3 milliards de dollars lors des trois prochaines années. Pour l'Argentine, engluée dans une grave récession de 1999 à 2002, il s'agissait de ne pas étouffer la reprise en cours et de tenir compte de la difficile situation sociale. Au premier semestre, le pays affichait une croissance de 6,4%.Cet accord, s'il est approuvé par le conseil d'administration du FMI, entrera en vigueur avec effet rétroactif au 1er septembre, ce qui permet de régler la question de l'échéance non-honorée de 2,9 milliards de dollars. L'arrangement conclu avec le FMI comporte, outre son volet financier, un certain nombre de contraintes et notamment un cadre budgétaire. Celui-ci, selon le directeur général du Fonds, doit permettre "d'atteindre des objectifs de croissance, d'emploi et de justice sociale tout en donnant une base saine au processus de normalisation des relations avec tous les créanciers et en s'assurant que la dette est gérable".Mais pour le président argentin, ce compromis avec le FMI constitue une victoire politique. Nestor Kirchner n'a en effet pas accédé à certaines exigences du Fonds portant notamment sur l'établissement d'un véritable calendrier de hausses des tarifs des services publics, demande appuyée par la France et l'Espagne, et une compensation aux banques pour les dédommager de la dévaluation du peso intervenue au début de l'année dernière. Le texte ne fixe pas plus le montant de l'excédent budgétaire primaire que l'Argentine devra dégager en 2005 et 2006. Pour 2004, il devra correspondre à 3% du produit intérieur brut (PIB).
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