La coalition progresse mais se heurte à des résistances

Les bombardements ont repris sur Bagdad en milieu d'après-midi dimanche. C'est donc la fin d'une courte pause pour les habitants de la capitale irakienne. Les frappes de la coalition américano-britannique se succèdent en effet par vagues. Ceux des habitants de la ville qui auraient pu dormir se sont réveillés ce matin au son des bombardements: une explosion violente a secoué Bagdad peu après 09H00 locales, suivie par des tirs de la DCA irakienne et de nouvelles explosions. Cette salve a succédé à une nuit de bombardements très violents qui ont brièvement plongé le sud de la capitale irakienne dans l'obscurité. Cette nouvelle journée de guerre a été marquée du sceau de la confusion quant à la perte ou non d'un avion de la coalition lors de raids contre Bagdad. Pour le chef d'état-major interarmes, le général Myers, rien ne permet d'étayer l'information provenant de Bagdad selon laquelle un ou deux pilotes se seraient éjectés de leur avion au-dessus de la capitale irakienne. La télévision qatariote Al-Jazira a, de son côté, montré des images d'habitants et d'hommes armés à Bagdad à la recherche de pilotes américains ou britanniques qui, selon une rumeur, auraient pu sauter en parachute au-dessus de la capitale irakienne. Al-Jazira affirme même que les Irakiens ont capturé les deux pilotes alors qu'ils se cachaient dans des roseaux le long du Tigre. C'est dans ce contexte que Donald, Rumsfeld semble préparer l'opinion publique américaine à vivre des moments difficiles. Le secrétaire américain à la Défense a en effet annoncé que, "quelques" soldats américains sont portés manquants et pourraient être détenus comme prisonniers de guerre par les forces irakiennes. Le chef d'état-major interarmes américain, le général Richard Myers, a parlé de moins d'une dizaine de soldats américains disparus. Un peu plus de deux heures après ces déclarations, Al-Jazira diffusait des images montrant au moins cinq militaires présentés comme des Américains, tués dans la région de Nassiriyah, dans le sud de l'Irak, ainsi que celles quatre hommes et une jeune jeunes, dont deux sont blessés, présentés comme des prisonniers. Contourner les grandes villes pour remonter vers BagdadMalgré ces revers, le secrétaire américain à la Défense s'est toutefois félicité "d'excellents progrès" sur le terrain. Selon un correspondant de l'AFP accompagnant les troupes, les éléments les plus avancés de la coalition se trouvaient dimanche à une centaine de kilomètres de la capitale irakienne. Les troupes américaines ont commencé à entrer dimanche dans Nassiriyah, ville stratégique du sud irakien, où persistaient des poches de résistance. Face à cette résistance inattendue, le gros des forces américano-britanniques préfére désormais contourner les villes où les forces irakiennes étaient susceptibles d'engager des combats meurtriers. C'est ainsi que les troupes britanniques et américaines, instruits par l'expérience d'Oum Qasr, ont finalement renoncé à pénétrer dans Bassorah, deuxième ville d'Irak, dans le sud du pays. Le ministre irakien de l'Information Mohammad Saïd al-Sahhaf a accusé les Américains d'avoir fait 77 morts et 366 blessés parmi les civils de cette ville, où ils auraient fait usage de bombes à fragmentation. Pour la quatrième journée consécutive, des Irakiens en armes à Oum Qasr, sur la frontière irako-koweïtienne, continuaient à résister aux forces alliées. Les combats à l'artillerie faisaient rage dans la ville, d'où montaient des colonnes de fumée. Des chars tiraient des obus, tandis que crépitaient les mitrailleuses. Des sources au commandement central de l'opération "Liberté de l'Irak" au Qatar ont expliqué que des éléments de la Garde Républicaine, rempart du régime de Saddam Hussein, avaient pris position à Oum Qasr, un port stratégique, puisqu'il s'agit du seul débouché maritime de l'Irak.Ouvrir un nouveau front au nordParallèlement à ces combats dans le sud du pays, les alliés tentent d'ouvrir un nouveau front au nord de l'Irak. Des bombardements ont été signalés hier par Al-Jazira dans le nord du pays, notamment sur les deux grandes villes de Mossoul et Kirkouk. Les forces américaines ont aussi bombardé ce matin à l'aube des positions tenues par Ansar al Islam, un groupe islamiste kurde accusé par Washington de liens avec l'organisation terroriste Al Qaida, selon un responsable de l'Union Patriotique du Kurdistan (UPK). Toujours selon des responsables kurdes, de "nombreuses" forces spéciales américaines sont arrivées au Kurdistan irakien, débarquant dans la nuit de samedi à dimanche de quatre avions. C'est la première fois qu'une arrivée par avion d'un groupe relativement important de troupes américaines est annoncé au Kurdistan. Selon une autre source, il s'agirait de 280 hommes, dont un grand nombre ont pris position autour de Halabja, non loin de l'enclave tenue par Ansar Al Islam. C'est justement dans cette région du Kurdistan irakien qu'un journaliste australien a été tué dans l'explosion d'une voiture piégée. Ces dernières vingt quatre heures ont également été marquées par la disparition d'un chasseur britannique. Ce Tornado biplace de la Royal Air Force effectuait des missions opérationnelles dans le Golfe et il a été touché dans la nuit de samedi à dimanche par un missile Patriot américain. Son équipage est porté disparu. Au Koweit, un soldat américain a été tué et 12 autres blessés par une grenade lancée par un GI qui a été arrêté. Depuis le début de l'offensive, Américains et Britanniques ont officiellement reconnu la mort de deux Marines américains au combat vendredi, et celle de 19 autres soldats de la coalition lors de deux accidents d'hélicoptère impliquant au total trois appareils. Enfin, les spéculations se poursuivent quant au sort de Saddam Hussein. Ce matin la télévision irakienne a montré des images du président irakien présidant une réunion de hauts responsables politiques et militaires. Rien cependant dans ces images ne permet de de préciser avec certitude la date de leur enregistrement. Du côté des forces alliées, on semble cependant convaincu que l'homme fort de Bagdad est toujours vivant. Le président irakien Saddam Husssein a pu être légèrement blessé, mais est bien en vie, a ainsi déclaré le secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères Mike O'Brien.
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