Nouveaux signes inquiétants pour l'économie américaine

Si les chiffres français publiés vendredi matin n'incitent pas à l'optimisme, les chiffres américains parus dans l'après-midi ne sont guère plus réjouissants. On attendait notamment l'indice des prix à la production (PPI), très surveillé en ces temps où chacun redoute la chute de la première économie mondiale dans la déflation. A première vue, le chiffre est plutôt rassurant. Après deux mois de baisses sévères (-1,9% puis -0,3%), le PPI affiche une hausse de 0,5% en juin. Un chiffre supérieur au consensus des économistes calculé par Reuters, qui portait sur une remontée de 0,2% des prix à la production.Rassurant ? Rien de moins certain. Car l'indice le plus observé par les économistes est le "core-PPI", qui exclut les données volatiles de l'énergie et de l'alimentation. Or, ce dernier, qui avait montré un très léger frémissement en mai (+0,1%), se replie de nouveau en juin (-0,1%). Ce chiffre a également déjoué les pronostics des économistes, mais cette fois désagréablement. Le consensus Reuters prévoyait une hausse de 0,1%. Sans être alarmante, cette nouvelle baisse du core-PPI n'en est pas moins inquiétante, car elle prouve que la demande en provenance des entreprises reste très faible et donc que l'investissement demeure toujours au plus bas. Sur un an, les prix à la production hors énergie et alimentation sont en baisse de 0,3%, ce qui, affirme un économiste américain interrogé par Reuters, "risque de prolonger les craintes de déflation". D'autant, souligne un autre, que, compte tenu de la vigueur retrouvée des prix de l'énergie (+2% en juin), les marges des entreprises sont désormais en danger. Dans un contexte où les consommateurs reviennent à l'épargne, il est désormais bien difficile de ne pas songer au spectre de la spirale déflationniste. Comme le résume à Bloomberg David Resler, chef économiste chez Nomura, "si on ne voit pas de reprise économique, cette chute des prix pourrait devenir troublante". Souhaitons qu'il ne s'agisse pas d'un euphémisme d'économiste.Le tableau d'une économie américaine au ralenti a été agrémenté, par ailleurs, par le chiffre du commerce extérieur. Le déficit en mai se situe à 41,8 milliards de dollars, soit un peu au-dessus du consensus. Mais le chiffre d'avril ayant été revu à la baisse, la plupart des observateurs considèrent que le déficit tend à se stabiliser. Une stabilisation qui est de mauvais augure dans la mesure où importations et exportations évoluent peu, preuve que la demande intérieure et extérieure est au plus bas.
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