Les entreprises et les ménages américains toujours moroses

La conjoncture est toujours aussi peu porteuse aux Etats-Unis, qu'il s'agisse des ménages ou des entreprises. Faute de savoir ce que l'avenir leur réserve, les Américains ont joué la carte de la prudence en janvier. Les ménages, dont les revenus ont progressé de 0,3%, ont réduit leurs dépenses de consommation de 0,1%. Ces restrictions ont particulièrement affecté le secteur des biens durables (automobiles par exemple), où la baisse des dépenses s'est élevée à 5,7%. Hors biens durables, on note d'ailleurs une bonne résistance de la consommation avec une hausse de 1,3% des dépenses pour les autres biens et de 0,4% pour les services. Hausse des revenus, baisse des dépenses, ce mouvement se traduit par une augmentation du taux d'épargne des Américains, qui est passé en janvier à 4,3% contre 3,9% en décembre. Outre-Atlantique, les ménages sont évidemment préoccupés par les conséquences d'un conflit avec l'Irak, mais aussi par le caractère fragile de la reprise engagée aux Etats-Unis. Attentistes comme les entreprises, ils préfèrent reporter certains achats, d'autant que l'évolution des marchés financiers depuis le début de l'année ne les encourage pas à ouvrir trop leur porte-monnaie. Par ailleurs, les Américains demeurent inquiets quant aux perspectives d'emploi. Même si le taux de chômage est retombé à 5,7% en janvier, les enquêtes auprès des entreprises montrent que pour l'instant leur priorité reste la restauration de leur rentabilité plutôt que de nouveaux projets d'investissement et d'embauches. La publication, ce lundi, de l'indice composite d'activité du secteur industriel aux Etats-Unis, calculé par le Groupement national des directeurs d'achat des entreprises du secteur (ISM), confirme elle aussi la morosité qui prévaut dans les entreprises. Cet indice a en effet fortement reculé, tombant à 50,5 en février contre 53,9 (chiffre révisé) en janvier. Cette baisse est sensiblement plus forte qu'attendu, puisque les économistes tablaient sur un ISM à 52 ou 53. L'indice se rapproche ainsi dangereusement du seuil des 50, en deça duquel il indique une contraction de l'activité industrielle. Toutes les composantes de l'indice se sont inscrites à la baisse, la plus forte chute étant enregistrée par les nouvelles commandes, qui tombent de 59,7 à 52,3. La composante emploi chute de 47,6 à 42,8, ce qui n'est pas de bon augure pour les chiffres du chômage qui seront publiés vendredi prochain. La composante production, enfin, recule légèrement, de 56,3 à 55,4.
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