Le Japon va mieux, mais craint le yen fort

L'économie japonaise va mieux. Et l'indice Tankan de la Banque du Japon l'a une nouvelle fois confirmée. Cet indice, qui mesure la confiance des entrepreneurs de l'Archipel a ainsi progressé de dix points en trois mois. Sur la période septembre-novembre, il est ainsi passé de +1 à +11. Un niveau jamais vu depuis juin 1997 qui a surpris les observateurs car les entrepreneurs eux-mêmes s'attendaient à un indice à +3 et le consensus Reuters à +6. "Le cycle économique s'est considérablement amélioré au cours des trois derniers mois", confirme ainsi l'économiste d'ING Baring Richard Jeram. Et il est vrai que, parallèlement, le chiffre des faillites d'entreprises délivré par la société de recherche économique Teikoku a montré une baisse de 20,7% sur un an en novembre. Le nombre de banqueroutes est ainsi passé sous la barre des 1.200, un record depuis cinq ans. Progressivement, donc, le Japon et les entreprises nippones sortent du marasme. Mais tout danger n'est pas pour autant écarté, loin de là. Car l'enquête Tankan révèle également certains éléments inquiétants. Ainsi, la prévision des entrepreneurs pour l'indice du mois de mars est un recul de trois points à +8. "C'est un signe qu'on ne doit pas être trop optimiste", indique Takashi Yamanaka, économiste chez UFJ Bank. Selon lui, cette inquiétude vis-à-vis de l'avenir proche est principalement dû à la remontée du yen face au dollar. Or, la reprise japonaise est essentiellement encore liée aux exportations vers la Chine (dont la monnaie est fixée par rapport au dollar) et les Etats-Unis. Une appréciation trop forte du yen nuirait donc à la compétitivité japonaise et mettrait à mal le rebond. Autre sujet d'inquiétude, la faiblesse de la demande intérieure, et notamment de la consommation. L'indice montre que les entreprises non-manufacturières restent globalement pessimistes avec un indice propre à -9. Certes, cet indice s'améliore de quatre points en trois mois, mais la majorité des entrepreneurs du secteur des services prévoient encore des moments difficiles. Preuve que les ménages japonais sont encore peu touchés par la reprise. Et tant qu'il en sera ainsi, le Japon restera dépendant de facteurs externes (taux de change, croissance américaine, boom chinois). Le marché, lui, a bien réagi à cet indice. Après les récentes interventions de la Banque du Japon sur le marché des changes, il ne parie pas sur une appréciation durable du yen. Du coup, le NIkkei 225 a fini la séance en hausse de 0,98%.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.