L'euro passe un nouveau cap face au dollar

L'euro n'en finit pas de battre des records. Après avoir passé la barre historique des 1,25 dollar pour un euro lundi, la pièce bicolore a dépassé mercredi dans la matinée 1,26 dollar. Un nouveau record avait ainsi été établi vers 8 heures 30 à 1,2620 dollar pour un euro. Record fragile qui a été battu vers 14 heures, avec un taux de change de 1,2648 dollar pour un euro. La hausse de l'euro s'est par la suite calmée. Vers 17 heures 30, il fallait 1,2607 dollar pour obtenir un euro. Le billet vert chutait de plus d'un demi-point de pourcentage par rapport à la même heure mardi devant le yen et la livre sterling.Cette fin d'année voit donc un nouvel accès de faiblesse de la monnaie américaine. Une situation encore amplifiée, si l'on en croit la plupart des courtiers, par la faiblesse des volumes dans des marchés souvent désertés par les investisseurs. "Comme les volumes d'échange sont très réduits, il ne faut que quelques ordres d'achat pour faire progresser fortement l'euro", explique à l'AFP Audrey Childe-Freeman, économiste chez CIBC. Mais les raisons de fond demeurent pour expliquer cette chute continue du billet vert face aux principales autres devises mondiales : les déficits jumeaux (budgétaire et courant) américains. Et les signes inquiétants envoyés ces temps-ci par l'économie américaine (baisse des indices de confiance des consommateurs, ralentissement de la croissance des dépenses des ménages et chute des commandes de biens durables) ne rassurent pas les investisseurs. Ajoutez à cela la menace terroriste sur les Etats-Unis et le différentiel de taux entre les deux rives de l'Atlantique et vous aurez le cocktail parfait pour un dollar faible. Du coup, chacun table sur une poursuite en 2004 de la baisse du dollar. Pour de nombreux économistes et stratèges, le nouvel objectif à court terme est de voir l'euro s'échanger à 1,30 dollar. "Tant que la Fed ne commence pas à suggérer qu'elle remontera ses taux, il n'y aura que peu de raisons d'acheter des dollars", précise Monica Fan, stratégiste à la Royal Bank of Canada de Londres. D'autant qu'il en faudra sans doute plus pour engager une intervention de la BCE. Malgré certains propos ambigus (lire ci-contre), l'établissement de Francfort reste sur la ligne de "l'euro fort" de la non-intervention. Hier, un membre du conseil de la Bundesbank a encore déclaré que les taux européens actuels étaient "appropriés". Plusieurs responsables européens, comme les porte-parole des gouvernements allemand et français ne laissaient d'ailleurs filtré aucune inquiétude quant aux conséquences de l'euro fort. Mais cette vision est de plus en plus contestée et l'idée d'une baisse des taux de la BCE pour réduire le différentiel de taux d'intérêt avec les Etats-Unis. Ainsi, le directeur du département de la politique économique du ministère grec de l'Economie, Ioannis Sidiropoulos, s'est ému des répercussions de l'euro fort sur l'activité touristique de son pays. Il a alors plaidé pour une baisse des taux. Un peu plus tôt dans la journée, le ministre français du budget Alain Lambert avait déclaré à propos de la hausse de la pièce bicolore que "tout le monde pense que c'est beaucoup".
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