La stabilité du taux de chômage en mars aux Etats-Unis à 5,8% ne doit pas masquer la réalité: l'économie américaine est paralysée par la situation géopolitique et les entreprises n'embauchent plus. Au contraire, elles détruisent des milliers de postes. Le mois dernier, ce sont encore 108.000 emplois nets qui ont disparu, portant à 262.000 le nombre de destructions d'emplois au premier trimestre. Les statistiques publiées vendredi par le département américain du Travail sont pires qu'attendu par les économistes: en moyenne, ces derniers tablaient sur "seulement" 29.000 destructions d'emplois. Le tableau est encore plus sombre quand on considère que le département du Travail a revu à la hausse les chiffres de février, estimant les destructions d'emplois nets à 357.000, au lieu de 308.000.Ces mauvais chiffres sur le front de l'emploi n'affectent guère les places financières, qui n'ont d'yeux que pour l'avancée des troupes de la coalition américano-britannique en Irak. La perspective d'une chute rapide du régime de Bagdad fait, au moins momentanément, oublier la faiblesse de la première économie mondiale.Parmi les secteurs d'activité en première ligne, on trouve bien évidemment les transports où 13.000 emplois ont été détruits en mars. Depuis janvier 2001, ce secteur a perdu 301.000 emplois dont plus de la moitié dans l'aérien. Ces chiffres traduisent très clairement les difficultés des compagnies et de leurs sous-traitants depuis la récession de 2001 et l'attentat du 11 septembre. La guerre avec l'Irak a amplifié ces turbulences comme en témoignent les déboires d'American Airlines.

latribune.fr

20 Oct 2008, 0:04

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