L'euro s'installe au-dessus de 1,07 dollar

Le billet vert n'a décidemment plus la cote. Sans doute temporaire, la désaffection des investisseurs par rapport au dollar s'est accentuée ces dernières vingt-quatre heures. Les opérateurs, inquiets de l'imminence d'une guerre en Irak, abandonnent quelque peu le dollar. En affirmant que Saddam Hussein ne désarmait pas et que les Etats-Unis interviendraient militairement le moment venu pour l'y contraindre, le président américain George W. Bush a accéléré le mouvement. Pour les investisseurs, ces propos ne peuvent signifier qu'une chose: la guerre n'est plus très loin.Dans ce contexte, l'or retrouve son statut de valeur-refuge. Ce matin à Hong-Kong, le métal jaune est remonté à 360 dollars l'once, touchant ainsi en séance son plus haut niveau depuis près de six ans. Sur un an, l'or a progressé de plus de 25%. L'euro profite aussi très nettement de la dégringolade du dollar. Malgré les piètres performances économiques de la zone, la monnaie européenne a franchi en quelques jours des palliers symboliques importants face au "roi vert". Dans la soirée d'hier, l'euro est passé au-dessus du seuil de 1,07 dollar, niveau qui n'avait plus été atteint depuis octobre 1999, et s'est hissé jusqu'à 1,0744. En milieu de matinée à Paris, la monnaie européenne reste solidement ancrée au-dessus de 1,07 dollar même si elle s'est un peu repliée, à 1,0710 dollar. Selon les opérateurs, cette fièvre devrait se poursuivre encore quelque temps: le cap de 1,10 dollar pourrait même être atteint. Mais cette appréciation de la monnaie européenne vis à vis du dollar devrait ensuite prendre fin avec le déclenchement d'un conflit, prédisent les investisseurs.L'ascension de l'euro va-telle pénaliser la compétitivité européenne ? La question est de plus en plus posée et notamment en Allemagne, économie traditionnellement très exportatrice. Pour l'instant, les autorités économiques européennes par le biais notamment du président de la BCE, Wim Duisenberg, se sont voulues rassurantes. Ce matin, Ernst Welteke, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, écarte d'ailleurs, dans une interview publiée par le Financial Times, la possibilité d'une intervention pour soutenir le dollar. Néanmoins, la Commission européenne note tout de même qu'au quatrième trimestre 2002, c'est à dire avant que l'euro n'entame son "rally" haussier de ces derniers jours, la compétivité de la zone euro s'est déjà érodé de 1% en raison de la meilleure tenue de la monnaie européenne.
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