Nous sommes à moins de 40 jours de la fin de l'année. Pourtant, Fortis est toujours incapable de chiffrer ses ambitions pour 2003. Tout juste le patron, Anton van Rossum, consent-il à donner un début d'indication via une formule pour le moins prudente: "les résultats déjà engrangés pour l'année en cours et l'amélioration des marchés me donnent à penser que nous pouvons escompter un bénéfice annuel satisfaisant en 2003"."C'est ridicule", n'a pas hésité à lancer un gérant joint par Reuters, ajoutant que "en novembre, vous devez être capable de donner des indications sur ce que vous attendez". Pour la communauté financière, ce quasi-mutisme du groupe sur ses perspectives est d'autant plus incompréhensible que le bancassureur a parfaitement bien négocié le troisième trimestre.Attendu en moyenne à 488 millions d'euros, le bénéfice courant (hors exceptionnels et corrections de valeurs sur le portefeuille) est en effet ressorti à 538 millions d'euros, soit une hausse de 16% en un an. Pourtant, le pôle banque n'a pas été à la fête. "Les commissions nettes ont été affectées par la faiblesse des marchés et un ralentissement des activités par rapport à l'année dernière", tandis que les charges d'exploitation ont légèrement progressé. Conséquence: le bénéfice courant de la division a chuté de 14%, à 244 millions d'euros.Mais, dans le même temps, la branche assurance a fait de très nets progrès, principalement grâce "à l'amélioration des résultats en non-vie et à la réduction des coûts". Aussi le bénéfice courant de l'assurance s'est-il envolé de 53%, à 332 millions d'euros.Reste enfin un élément non négligeable. Contrairement au troisième trimestre 2002, le groupe n'a pas eu a subir l'effet dévastateur des corrections de valeur sur le portefeuille d'actions dues à la chute des marchés. Pour mémoire, elles avaient dépassé les 2 milliards d'euros. C'est ce qui explique le redressement spectaculaire du résultat net, passé de -1,6 milliard à +677 millions d'euros en un an.Au cumul des neuf premiers mois, la tendance est globalement la même. Si la progression du résultat courant reste modérée (+6%), le résultat net a pour sa part fait un bond en avant, atteignant 1,35 milliard d'euros, contre -87 millions un an auparavant.En Bourse, les investisseurs sont bien entendu partagés entre la déception due à l'absence de prévisions et la satisfaction d'avoir obtenu des résultats meilleurs qu'attendu. En fin de séance, l'action cède 0,51%, à 15,57 euros.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:02

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