Reuters va supprimer 3.000 postes supplémentaires

Rien ne va plus pour Reuters. Le groupe spécialisé dans l'information financière vient de publier au titre de l'exercice 2002 les plus fortes pertes jamais enregistrées en 151 ans d'histoire. Au total, la perte nette s'établit à 394 millions de livres (587 millions d'euros), résultant de diverses charges exceptionnelles. C'est en tout cas presque 100 millions de livres de plus que ne l'avaient anticipé les analystes. Si l'on exclut les éléments exceptionnels, le bénéfice s'établit à 89 millions de livres, en baisse de 79% sur un an. Il reste toutefois au dessus du consensus des analystes, établi à 70 millions. Le chiffre d'affaires est en baisse de 8% à 3,575 milliards de livres.Mais l'agence d'informations financières, dont l'activité est fortement corrélée à la santé des marchés financiers, n'est pas prête de voir le bout du tunnel. Elle anticipe au premier trimestre 2003 une érosion d'au moins 9% de ses revenus récurrents, avant une autre baisse un peu plus élevée au second trimestre. C'est pourquoi Reuters va mettre en place un plan de restructuration trois fois plus élevé que ne le laissaient entendre les rumeurs. Sur trois ans, le groupe va donc supprimer 3.000 postes supplémentaires, afin de ramener ses effectifs à 13.000 fin 2005. Sur les deux dernières années, Reuters a déjà supprimé 2.500 emplois, soit 10% de ses effectifs. Une mesure qui a particulièrement touché les services administratifs, financiers et de développement de solutions informatiques. En novembre dernier, le groupe a confirmé la suppression de 50 postes de journalistes afin de fermer certains pays, notamment la Suisse, l'Afrique du Sud, le Mexique, l'Argentine et Singapour.Afin de remonter la pente, Reuters veut se repositionner. Il a donc annoncé dans la foulée avoir fait une offre de reprise de Multex, qui établit les prévisions de résultats de 16.000 entreprises dans le monde. Montant de l'opération: 195 millions de dollars. Reuters détient plusieurs filiales, dont la plate-forme d'échanges électronique fortement déficitaire, Instinet, et la société de solutions informatiques Tibco Software. Il faut dire que le groupe est emporté dans une spirale infernale. D'une part, il subit la réduction des dépenses des banques d'investissements, qui génèrent un tiers de ses revenus récurrents. Or, ces dernières ont détruit 100.000 emplois en 2001. Et d'autre part, le groupe s'est laissé concurrencer par de nouveaux venus dans le domaine, à savoir Bloomberg et Thomson Financial, qui ne cessent de gagner des parts de marché. A Londres, mardi soir, le titre Reuters perd 12,34%, à 135 pence.
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